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22.04 - France : Un ensemble culturel insolite.

Un ensemble culturel insolite est aujourd'hui menacé de dispersion. La "Maison russe" Saint-Georges de Meudon, ses icônes et sa bibliothèque russe risque de disparaître.

Son origine remonte aux années 1920. Au lendemain de la révolution russe, les jésuites ouvrent à Istanbul une maison pour accueillir les jeunes émigrés russes, souvent séparés de leurs familles. En 1925, cet internat se transporte à Namur, en Belgique, puis à Meudon- la-Forêt, dans les Hauts-de-Seine, au début de la seconde guerre mondiale. Une formation religieuse orthodoxe leur était dispensée.

Construit par un auteur dramatique de la Belle Epoque, Georges de Porto-Riche, au milieu de l'ancien potager du Grand Dauphin, l'édifice est flanqué d'une série de bâtiments plus bas. L'un d'entre eux est surmonté d'une modeste coupole à bulbe, avec, au sommet une croix orthodoxe.

Vers la fin des années 1960, les élèves étant moins nombreux, l'internat devint le Centre d'études russes de Saint-Georges, tourné vers la formation linguistique. Chaque année, des journalistes et des diplomates qui devaient se rendre en URSS viennent s'immerger dans un bain russe.

L'atelier d'icônes, ouvert dans les années 1960 par le père Igor (Egon Sendler), est encore très fréquenté. L'on y vient s'initier à cet art singulier, tandis que de nombreuses œuvres sont restaurées ici.

Reste enfin la très importante bibliothèque slave. Celle-ci a été fondée, à Paris, en 1855, par le prince Ivan Gagarine, diplomate russe devenu jésuite. Elle a rejoint à Meudon celle qui a été constituée pour les besoins de l'institution éducative. Les 100 000 volumes et les 1 600 titres de périodiques, la plupart en russe, touchent tous les domaines : la théologie et la spiritualité orthodoxe, mais aussi l'histoire, la philosophie et les sciences humaines, sans parler de la littérature.

Les Pères jésuites, qui ne peuvent plus faire tourner le Centre Saint-Georges, envisagent de déménager cette bibliothèque à l'université Lyon-II, où se trouve déjà celle de leur maison de Chantilly. La Compagnie de Jésus a en effet décidé de cesser toute activité sur ces lieux à la fin de juin 2002.

Les promoteurs tournent déjà autour de ce terrain de 16 000 m2 qui possède une vue imprenable sur la vallée de la Seine. Cette disparition serait un grand dommage pour tout un secteur de la culture russe d'avant la Révolution d'Octobre.

Pour plus d'informations : Compagnie de Jésus

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