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04.05 - USA : Il renonce à indemniser les victimes.

Le diocèse de Boston renonce à indemniser les victimes d'un prêtre pédophile parce qu'il trouve que les affaires de prêtres pédophiles lui coûtent trop cher.

Les autorités diocésaines se sont donc retirées d'un accord à l'amiable avec 86 personnes qui accusaient de violences sexuelles le PèreJohn Geoghan, qui d'ailleurs est revenu à la vie civile, plutôt que de verser des sommes estimées entre 15 et 30 millions de dollars. Le responsable financier de l'archidiocèse a refusé de signer cet accord, estimant que cela empêcherait le diocèse de dédommager d'autres victimes par la suite.

"Comme vous le savez, la question prend de l'ampleur, ce qui n'est pas le cas de nos ressources", a expliqué David W. Smith, chancelier de l'archidiocèse de Boston. En janvier, John Geoghan a été condamné pour sévices sexuels sur un garçon de dix ans et purge actuellement une peine de prison de dix ans. A l'époque, sa hiérarchie était au courant des plaintes, mais sa seule réponse a été de le changer à chaque fois de paroisse.

Le diocèse a déjà versé quelque 15 millions de dollars de dommages à 40 victimes présumées de Geoghan depuis la moitié des années 90. Depuis que le scandale a éclaté, plus de 450 personnes ont porté plainte, dans cette affaire mais aussi dans d'autres. L'accord de versement de dommages avait été passé en mars, époque où la hiérarchie pensait que le nombre de nouvelles victimes serait restreint.

Mais de nouvelles affaires du même type ont vu le jour concernant l'archidiocèse de Boston, avec notamment la récente arrestation de Paul Shanley, accusé de viols sur mineurs. Pour les victimes et leurs avocats, cette décision vient ébranler leur confiance dans l'archidiocèse, déjà sur la sellette. Et ce alors que le cardinal de Boston Bernard Law est très critiqué pour sa gestion de ces affaires de pédophilie.

"Je soupçonnerai tout ce qu'ils diront à l'avenir", a lancé Jeffrey Newman, qui représente plus de 100 victimes présumées de deux autres prêtres et d'un laïc travaillant pour l'Eglise. "Pour le catholique de base, entre les résultats de la rencontre des cardinaux à Rome et maintenant ceci, vous comprenez pourquoi les victimes sont tellement frustrées et n'ont que peu de raisons de faire confiance à la hiérarchie de l'Eglise", ajoute pour sa part Phil Saviano, de l'association Survivors Network réunissant les victimes de ces abus sexuels.

Mise en cause pour avoir couvert certains de ses membres, l'Eglise américaine, lors d'une rencontre avec Jean Paul II au Vatican, a accepté de recommander la mise en place d'une procédure spéciale pour rendre à la vie civile les prêtres coupables d'abus sexuels sur des mineurs. Toutefois, elle semble reculer sur la notion de "tolérance zéro" en proposant des sanctions uniquement pour les récidivistes.

Pour plus d'informations : Agence CNS

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