17.05 - Soudan : Respect des minorités
et liberté religieuse.
En recevant ensemble les ambassadeurs
de la Biélorussie, du Niger, de la Suède,de la Thaïlande, du Bénin,
du Soudan, de l'Islande et la Jordanie, Jean Paul II a parlé
des problèmes actuels et la paix, et il s'est adressé
en particulier à l'ambassadeur du Soudan.
..." Notre monde actuel, a dit le pape aux huit ambassadeurs, est
affronté à un certain nombre de crises graves et d'actes de violence,
que les médias portent chaque jour à notre connaissance. Il est du devoir
de la communauté internationale et de tous les hommes de bonne volonté
de se mobiliser plus intensément pour que s'opèrent les changements
auxquels aspirent les peuples qui souffrent le plus."
..." La paix doit être la première priorité pour tous les pays
et sur tous les continents, afin que cessent les conflits armés, qui
ne font qu'hypothéquer l'avenir des nations et des populations, dont
certaines sont soumises à des conditions de vie dégradantes et indignes.
Nul ne peut se désintéresser du sort de ses frères et agir comme s'il
ne savait pas. Il y a sans aucun doute deux éléments essentiels sur
lesquels il convient d'influer conjointement: le dialogue et les négociations
entre les protagonistes, appelés à vivre ensemble sur une même terre;
et, d'autre part, le phénomène de la mondialisation et de l'opposition
croissante entre les nations riches et les nations pauvres, qui crée
des disparités de plus en plus criantes."
..." Votre nouvelle mission vous fait entrer dans le Corps diplomatique
accrédité près le Saint-Siège, lequel, grâce à ses propres diplomates
et aux communautés catholiques locales, est présent dans le monde entier,
œuvrant pour le bien commun et pour le respect de la dignité de tout
être humain. Vous pourrez ici saisir de l'intérieur ses préoccupations
et ses actions. Vous trouverez aussi des portes ouvertes pour rencontrer
des personnalités du monde entier et tisser des liens fraternels."
..." Des pays dont le sol et le sous-sol contiennent d'abondantes
richesses et de nombreuses matières premières sont soumis à des pressions
qui empêchent des parties entières de leur population d'en tirer de
quelconque bénéfice. Pour que se réalisent des changements au niveau
international, cela suppose que chacun accepte de modifier sa façon
de vivre. J'appelle donc de mes vœux un sursaut de solidarité et de
charité fraternelle de la part de tous les hommes de bonne volonté.
En effet, la paix va de pair avec l'éradication de la misère, la suppression
des disparités entre les peuples. De même, elle suppose l'éducation
pour tous."
En répondant à l'ambassadeur du Soudan, Abdelbasit Badawi
Ali Elsanosi, Jean Paul II a été direct et clair dans
ses propos :
..." Alors que votre pays cherche aujourd'hui des solutions concrètes
et adaptées pour sortir de la spirale de la violence qui éprouve si
durement les populations civiles et leurs biens, j'exprime le vif désir
de voir tous les habitants trouver ensemble le chemin d'une collaboration
loyale et responsable, pour contribuer à la cessation définitive des
conflits qui plongent depuis tant d'années le pays dans la misère. La
modernisation progressive de l'économie, des institutions et des modes
de vie va de pair avec un dialogue de paix constructif et un engagement
sérieux à déposer les armes."
..." Dans cette perspective, il est souhaitable de travailler toujours
plus à la compréhension et au respect mutuels entre tous, qui passent
nécessairement par le respect du droit à l'existence et à l'identité
des minorités présentes à l'intérieur d'un pays; cela constitue un signe
clair d'une société qui sait intégrer les richesses culturelles qui
la composent et favoriser la participation de tous à la vie politique,
économique et sociale du pays."
..." Dans le même temps, il importe que les personnes rejettent
toute discrimination basée sur des critères ethniques, culturels ou
religieux. L'unité nationale se construit dans l'accueil de la diversité,
cherchant à la faire concourir au bien commun et au développement intégral
de tous les habitants. Comme je le rappelais lors de ma visite pastorale
dans votre pays en 1993, "la liberté des individus et des communautés
à professer et à pratiquer leur religion est un élément essentiel pour
la coexistence pacifique. La liberté de conscience et la liberté de
rechercher la vérité et d'agir conformément à sa croyance religieuse
personnelle sont tellement fondamentales pour l'être humain que tout
effort pour les restreindre conduit inévitablement à d'implacables conflits"
(Discours au Président de la République, Khartoum, 10 février 1993,
n. 5).
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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