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19.05 - Une atteinte à la dignité humaine.

Les évêques de Belgique, à la suite du vote de la proposition de loi qui légalise l'euthanasie, rappelle leur attachement au "respect fondamental de la vie humaine, et d'abord celle des personnes les plus vulnérables."

Soins palliatifs, oui; euthanasier, non. Ils ne peuvent accepter que l'euthanasie soit admise pour "des malades qui pourraient encore vivre des années, ou pour des personnes dépressives depuis longtemps, ou même pour des handicapés physiques." Ils craignent que "le malade ne subisse dans certains cas une lourde pression des membres de sa famille ou du personnel soignant afin qu'il soit euthanasié."

Les députés belges ont adopté le jeudi 16 mai une loi faisant de leur pays le deuxième au monde, après les Pays-Bas, à légaliser partiellement l'euthanasie. La nouvelle loi entrera en vigueur dans environ trois mois. La pratique de l'euthanasie restera cependant soumise à des strictes conditions.

La chambre des représentants a également adopté durant la même soirée une loi sur les soins palliatifs, qui impose aux pouvoirs publics de "garantir le droit pour chaque patient" à bénéficier de ces soins. L'objectif est d'éviter que des personnes défavorisées, isolées ou fragiles ne soient tentées d'en finir avec la vie pour des raisons économiques.

Les évêques n'ont pas tardé à réagir. Dans un communiqué diffusé le 17 mai ils dénoncent une atteinte au "respect fondamental de la vie humaine", qui touchera d'abord "les personnes les plus vulnérables".

... "La Belgique est devenue un des rares pays au monde où il est permis légalement de tuer délibérément un être humain". "L'euthanasie sera donc admise pour des malades qui pourraient encore vivre des années, ou pour des personnes dépressives depuis longtemps, ou même pour des handicapés physiques", déplorent-ils, en soulignant que la loi est pour eux "en opposition directe avec ce qui fait le coeur d'une vie en société basée sur la dignité humaine et sur une longue histoire de la civilisation, à savoir le respect fondamental de la vie humaine, et d'abord celle des personnes les plus vulnérables".

Les évêques s'affirment blessés face aux reproches selon lesquels l'Eglise catholique veut "laisser souffrir les gens inutilement et sans raison": "C'est évidemment faux et cela nous blesse profondément. Depuis des siècles, les chrétiens ont beaucoup travaillé pour adoucir la souffrance des gens. L'Eglise s'est aussi exprimée plusieurs fois sans équivoque contre une prolongation inutile de la vie, c'est-à-dire contre l'acharnement thérapeutique".

..." Jamais on n'a accordé autant d'attention à la protection de toute vie humaine ou de la nature; jamais on n'a tant investi pour maintenir en vie les gens et la nature. On a tellement progressé dans le traitement des personnes souffrantes - en particulier dans les soins palliatifs - , que bientôt presque plus personne ne devra vivre ou mourir avec un mal insupportable".

Au terme de leur déclaration, les évêques belges exprime leur confiance face aux progrès enregistrés dans les soins palliatifs. Ils appellent "tous les chrétiens à vivre et agir dans le monde sur une base de respect de toute vie".

Pour plus d'informations : Conférence épiscopale de Belgique

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