25.05 - France : Le Conseil Français
du Culte Musulman.
La création du Conseil français du culte
musulman est sans doute reportée à une date plus lointaine
à la suite des manoeuvres du recteur de la Mosquée algérienne
de Paris qui espère être soutenu par le président
Chirac.
Dalil Boubakeur espère que la rencontre qui devrait avoir fin
mai avec le nouveau ministre de l'Intérieur Nicola Sarkozy et
les représentants musulmans, sera plus favorable à ses
points de vue, parce qu'il n'accepte pas la perte d'influence de la
Mosquée de Paris, favorable à un islam modéré, au profit de l'Union
des organisations islamiques de France (UOIF), tenante, selon lui, d'un
islam plus radical.
En fait par-delà les divergences sur les liens que l'Islam doit entretenir
avec la modernité, se profilent des luttes de pouvoir téléguidées, de
loin ou de près, par les pays qui financent l'une et l'autre fédération,
l'une et l'autre mosquée. Tant que les musulmans de France ne se seront
pas libérés de ces ombres tutélaires, ils auront bien du mal à s'entendre.
Après deux ans et demi de concertation sous l'égide du ministère de
l'Intérieur, les représentants de l'Islam en France avaient réussi à
arrêter les modalités et la date du 26 mai pour l'élection du futur
CFCM. Mille cent mosquées, soit plus de 70 % des lieux de culte, devaient
prendre part au vote. Les délégués étaient désignés et les listes des
candidats en courts de validation. Bref, après 20 ans de tentatives
infructueuses, "on avait jamais été aussi prêt du but", comme l'a dit
Alain Billon, conseiller de l'ancien ministre socialiste de l'intérieur.
Mais, le 25 avril, Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée
de Paris, liée étroitement à l'Algérie, demande le report de cette élection.
Afin de ne pas saborder celle-ci, les autres responsables musulmans
ont proposé de reporter la date des élections au 23 juin. Nouveau refus
de la Mosquée de Paris, sous le prétexte que les élections
en France posent une nouvelle perspective et que des problèmes "techniques"
relatifs aux listes de délégués, ne sont pas résolus. La Mosquée
de alégérienne menace de se retirer.
Il est vrai également que "Terre d'Europe", proche du chef spirituel
de la confrérie soufie Alawiya, qui prône un islam tolérant et moderne,
fait valoir que les statuts du futur conseil ne sont pas encore prêts
et que l'on ignore, en l'état, ce que seront son contenu et sa structure.
D'autant que le mode de désignation des délégués
est pour le moins curieux : Chaque mosquée désigne un nombre de délégués
calculé selon la superficie de la salle de prières puis ces délégués
forment un corps électoral chargé d'élire l'instance représentative.
"On ne sait pas quel islam ce conseil va prôner. L'ensemble des musulmans
de France ne sont pas assez informés des enjeux de cette élection ni
suffisamment mobilisés. Enfin, en l'état, les femmes seront trop peu
nombreuses dans la future représentation car les lieux de culte sont
tous gérés par des hommes. Je demande qu'un quota de femmes soit fixée
et je ne voterai pas tant que cette demande n'aboutira pas", souligne-t-elle.
Mais l'UOIF, donnée gagnant de ces élections et principal opposant de
la Mosquée de Paris, lui reproche de ne pas accepter d'être marginalisée
par la future instance. Et d'estimer que la date des élections et un
problème mineur par rapport au contenu du futur Conseil Français.
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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