09.06.02 - La faim dans le monde préoccupe
les Eglises.
Lors de la prière de l'angélus du dimanche
9 juin, Jean Paul II a souligné que l'Eglise faisait sienne la
volonté du Sommet de la FAO qui aura lieu à Rome du lundi 10
au jeudi 13 juin, à savoir "une confirmation des engagements pris en
1996".
"Demain, dit le pape, s'ouvre à Rome "Le Sommet Mondial
sur l'Alimentation" qui verra se réunir au siège
de la FAO des chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier. Des millions
de personnes qui souffrent quotidiennement de la faim et de la malnutrition
attendent de cette rencontre une confirmation des engagements pris en
1996."
" Dieu veuille bénir cette rencontre et éclairer
les responsables des nations afin qu'il sachent exprimer les aspirations
légitimes des peuples et sachent donner un nouvel élan à la lutte contre
la faim de la part de la communauté internationale".
Le dernier sommet de la FAO qui eut lieu à Rome il y a six ans avait
en effet fixé comme objectif de diminuer de moitié, d'ici 2015, le nombre
des personnes qui souffrent de dénutrition dans le monde, aujourd'hui
plus de 800 millions de personnes. Or de récentes estimations montrent
que ce chiffre diminue actuellement de 6 à 8 millions par an depuis
1996 alors que, pour arriver à 400 millions en 2015, il faudrait une
réduction de 22 millions par an.
Michael Windfuhr, qui fait partie du groupe des ONG au cours de ce sommet,
précise que les agriculteurs pauvres sont aussi victimes des
politiques commerciales internationales. Destinées à ouvrir le marché,
celles-ci ont en réalité eu l'effet inverse, marginalisant les pays
en voie de développement dont les agriculteurs ne sont pas en mesure
de concurrencer les importations américaines et européennes soutenues
par des aides, explique-t-il.
"La faim peut progresser même si les importations sont bon marché. Les
paysans perdent leur accès à la terre et du coup ils n'ont plus de revenu."
L'Union européenne, le Vatican et les pays en voie de développement
ont avalisé le concept au sein du Groupe des 77 (créé en octobre 1967,
il comprend 132 membres) mais les Etats-Unis y restent opposés, selon
lui.
Environ 12,8 millions de personnes dans six pays d'Afrique méridionale
-Zimbabwe, Zambie, Malawi, Lesotho, Swaziland et Mozambique- sont menacées
par la famine à cause de la sécheresse, des inondations, de la destruction
des réserves alimentaires ou de l'instabilité économique;
- Sur les 9,5 millions de personnes souffrant de sous-nutrition dans
les pays d'Europe traversant une phase de transition, près de six sur
dix vivent dans quatre pays: l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Géorgie et
la Moldavie; - L'ONUSIDA estime que plus de la moitié des 28 millions
de personnes infectées par le virus du SIDA en Afrique sub-saharienne
vivent dans les régions rurales; la maladie dévaste des milliers de
communautés de paysans, les familles se débattant pour produire suffisamment
pour survivre;
- On estime à 54 millions le nombre de personnes souffrant de malnutrition
chronique en Amérique latine et dans les Caraïbes; - Lors du Sommet
mondial de l'alimentation de 1996, les délégués ont promis de réduire
de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde,
pour le ramener à environ 400 millions à l'horizon 2015;
- Actuellement, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le
monde recule d'environ 6 millions par an. Il faudrait porter ce chiffre
à 22 millions par an pour atteindre l'objectif fixé par les Nations
unies au SMA de 1996; pour cela, il faudrait investir 180 milliards
de dollars (191 milliards d'euros) par an dans l'agriculture, les infrastructures
et les services des pays en voie de développement.
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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