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11.06.02 - Erythrée : Le conflit brûle les énergies.

Les réserves de secours alimentaires destinées aux populations les plus nécessiteuses de l'Erythrée sont presque épuisées. Plus globalement, la nourriture manquera dans toute l'Erythrée d'ici la fin de l'année.

C'est ce qu'a déclaré il y a quelques jours le PAM (Programme Alimentaire Mondial, organisme des Nations Unies) en avisant que les stocks à distribuer dans les zones les plus pauvres du pays seraient terminés d'ici le mois de septembre. Selon le PAM, cette pénurie alimentaire est due à la réponse inadéquate à l'appel lancé pour le pays africain par les Nations Unies en novembre dernier.

"Pourquoi nous étonner? Cela fait des années que l'Erythrée brûle toutes ses énergies dans un conflit qui ne semble pas finir" déclare Sr Elisa Kidané, missionnaire combonienne et journaliste pour le magazine mensuel italien "Raggio".

"Les jeunes qui devraient aller cultiver la terre pour nourrir leurs familles" poursuit la religieuse d'origine érythréenne, "ont été obligés de prendre les fusils à la place des charrues et de s'engager au combat. Ces choses là crient vengeance. Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que l'on ne note pas de réelle volonté de la part des pays industrialisés de faire cesser une fois pour toutes les hostilités."

..." Il est temps d'envoyer les aides humanitaires. Les pays du Nord du monde prennent même plaisir à le faire parfois, car de tels gestes les font sentir en quelque sorte supérieurs. Mais ils ne font pas preuve d'une véritable volonté de faire réagir les forces en présence, y compris les forces diplomatiques, pour mettre fin au conflit".

La missionnaire, qui est également responsable de Femmis (Feminine missionary information service), site d'information des missionnaires comboniennes, est convaincue que "les Erythréens pourraient vivre dignement s'il seulement on faisait la paix. Le peuple érythréen est un peuple travailleur et capable de s'en sortir, mais pas dans une situation comme celle qu'il connaît actuellement. Et le Nord ne les aide pas dans ce sens.

Même au sommet de la FAO, en cours à Rome, les soi-disant Grands de ce monde ont déserté. Pour se réunir, ils choisiront le G8: leur parterre, leur vitrine, mais ils évitent de participer à des sommets tels que celui de la FAO, où ils seraient directement confrontés au Sud du monde".

Pour plus d'informations : Agence Misna

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