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14.06.02 - RDC : Le Congo appartient aux Congolais.

''Il manque une volonté politique pour résoudre la crise qui ensanglante mon pays'', c'est le jugement sévère de Mgr Laurent Pasinya Monsengwo, archevêque de Kisangani, au moment où le président Kabila se trouve à Rome.

Venu pour la session de la FAO, le président Laurent Désiré Kabila a également rencontré le pape à cette occasion. Dans le même temps, dans un entretien donné à Rome à l'agence mssionnaire Misna, l'évêque de Kisangani estime que la remède pour soigner les blessures de l'ancien Zaïre sont connus aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur.

Mgr Monsengwo, qui fut président de l'Assemble Nationale et successivement du parlement de transition qui avait comme objectif une fin pacifique du régime mobutiste n'a pas de doute : "Le problème est qu'on s'obstine à poursuivre la politique de partage du pouvoir avec les seigneurs de la guerre, en perdant de vue le fait que notre population avait déjà fait son choix, en 1996, sur ce qu'il convient de faire: à l'époque nous n'étions qu'à trois mois du référendum constitutionnel et nous étions sûrs que Mobuto Sese Seko, déjà gravement malade, était convaincu de quitter le pouvoir."

..." Et, ironie du sort, au moment où nous étions prêts à faire décoller un projet politique et démocratique qui aurait soulagé le Congo, éclata la première guerre congolaise menée par Laurent Désiré Kabila, en octobre de la même année. La seconde guerre qui malheureusement perdure au grand malheur de millions de congolais a explosé en août 1998"... A présent, les décisions pour sortir de l'impasse doivent être prises par les congolais eux-mêmes et non pas par des pays tiers''.

A la question sur l'existence d'un plan visant une répartition du Congo en trois zones d'influence: rwandaise, ougandaise et congolaise, il répond péremptoirement en disant que ce serait une ''pure folie''. Si cela devait se produire, ce serait un projet contre la volonté du peuple et surtout contre la culture nationale, un lien impossible à rompre''.

Dans une telle perspective, l'évêque retient que son peuple ''a déjà, demandé, à maintes reprises, la sauvegarde de son unité, de sa souveraineté et de l'intégrité du pays à travers le dialogue, en rejetant toute forme de lutte armée et dans le respect de la vie. Il est donc important de définir des stratégies de participation par le gouvernement dans une logique démocratique et non coercitive'' .

En ce qui concerne les épisodes de violences survenus dernièrement à Kisangani et ses alentours, et qui ont été un obstacle à l'organisation du "Symposium pour la paix'', sur initiative de l'Eglise catholique avec le concours de la société civile, il pointe du doigt ''les pouvoirs occultes'' qui ont conspiré à travers ''la stratégie de la terreur'', tout en souhaitant l'application des résolutions de l'ONU sur la démilitarisation de la ville et la reprise des activités commerciales.

"Une chose est certaine, l'Eglise catholique congolaise est l'unique réalité nationale, vraiment libre, qui ne peut être mise en crise. Et c'est justement sur elle que repose le pays en ces moments d'épreuve, à travers les activités pastorales, humanitaires et de promotion de l'être humain''..."Nous sommes une institution symbole qui fonctionne, qui aide tous ceux qui en ont besoin et qui défend le droit à la paix et à la réconciliation''.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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