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14.06.02 - Sri Lanka : L'aiguille dans la balance.

Comme plusieurs chefs d'Etat présents à Rome pour le Sommet de la FAO, Mme Chandrika Kumaratunga, présidente du Sri Lanka, a rencontré Jean Paul II le jeudi 13 juin.

A cette occasion, elle a accepté de répondre aux questions de l'Agence pontificale Fides.

Quels sont les moyens les plus urgents pour combattre la faim dans le monde ? Il y a une grande responsabilité dans la politique économique des Pays riches, comme je l'ai déclaré au sommet de la FAO. Les Pays en voie de développement ont une économie qui repose surtout sur l'agriculture, qui est détruite par des mesures protectionnistes adoptées par les nations riches. Les taxes imposées dans les Pays riches sur les produits en provenance des Pays pauvres, nuisent grandement aux exportations de ces Pays.

Comment se déroulent les négociations et a réconciliation au Sri Lanka ? Les derniers gouvernements qui se sont succédés dans mon Pays ont abordé la question de la paix avec sérieux. Actuellement, nous faisons de grands pas en avant, et nous avons de grandes possibilités d'arriver à un accord définitif avec les rebelles tamouls. Mais auront-ils la volonté politique réelle de parvenir à une paix stable et durable ? Je l'espère vivement.

Quel est le rôle de l'Eglise au Sri Lanka? Oui, l'Eglise est très importante. Les Evêques peuvent aider à parvenir à la réconciliation dans la société du Sri Lanka, parce que de nombreux Tamouls sont catholiques et ont une grande confiance en eux. L'Eglise peut représenter "l'aiguille de la balance" dans les rapports entre les deux ethnies.

Au Sri Lanka, où vivent près de 20 millions d'habitants, les chrétiens ne représentent que 7,5 pour cent de la population. Pour le reste, 69 pour cent des Sri-lankais sont bouddhistes, 15 pour cent hindous et 8 pour cent musulmans. Mme Kumaratunga, qui était ce matin vêtue en habit traditionnel, est bouddhiste mais elle a étudié chez les Soeurs brigittines ainsi qu'à la Sorbone. En novembre dernier, le processus de paix entre les rebelles des Tigres de Libération de l'Eelam Tamoul (LTTE) et le gouvernement de Colombo a débuté.

Le conflit, déclenché en 1982, a opposé les rebelles tamouls (ethnie originaire de l'Etat indien du Tamil Nadu, de religion hindoue) à l'armée gouvernementale, appartenant à la majorité cinghalaise et de religion bouddhiste. La lutte des Tigres pour fonder un Etat indépendant dans le nord et dans l'est du pays asiatique a fait environ 65.000 morts.

Pour plus d'informations : Agence Fides

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