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14.06.02 - Des actes concrets au lieu des déclarations.

Persévérer est diabolique, selon un dicton latin et l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture risque de répéter les mêmes erreurs d'il y a cinq ans en proposant un plan d'action pour lutter contre la faim.

Pour cela, le Forum des ONG rejette la déclaration finale du Sommet international de Rome et ne cache pas sa déception. Bien au contraire, le malaise manifesté par la malaisienne Sarojeni Rengam est profond. Au nom des quelque 2000 délégués , qui ces jours-ci ont discuté de la souveraineté alimentaire au Palais des congrès de Rome, Sarojeni Rengam a insisté sur le rejet de la déclaration finale par les associations pour les raisons suivantes: le plan d'action de 1996 a échoué non pas à cause de l'absence d'une volonté politique, mais parce qu'il était basé sur des politiques qui encouragent la faim dans le monde et la libéralisation économique.

Seules des politiques complètement différentes, fondées sur la dignité des êtres vivants et des communauté pourront éradiquer la faim''. La FAO est montrée du doigt par les délégués des ONG qui se sont rencontrés pendant les 5 jours du Forum: "La concentration des ressources et des processus de production entre les mains de quelques multinationales a été nocive, autant que l'imposition de modèles de production importés et intensifs qui ont détruit l'environnement et les petites communautés et qui ont créé l'insécurité alimentaire à cause aussi du recours à la biotechnologie''.

Selon la représentante des ONG, ces choix ont eu de graves conséquences: "des migrations massives, des pertes d'emplois dans des communautés déjà durement éprouvées, un fossé toujours plus grand entre les riches et les pauvres, entre nord et sud''. Les ONG, dont le slogan était: La faim n'est pas seulement une question de moyens mais aussi de droit, proposent: "La souveraineté alimentaire, le droit des peuples, communautés et pays à définir leurs propres politiques agricoles, de travail, de pêche, de nourriture et de terres, écologiquement, socialement, économiquement et culturellement adaptées à leurs propres circonstances".

Cela signifie assurer des prix favorables aux petits producteurs, l'accès à l'eau et aux ressources principales, éliminer la concentration des propriétés entre les mains d'une minorité, la reconnaissance du rôle des femmes et des réalités marginales, la promotion des investissements publics en faveur des petits producteurs''. Que faut-il faire pour réaliser la souveraineté alimentaire?

Les ONG réaffirment leur engagement et donnent ''la recette'': renforcer les mouvements sociaux et les organisations paysannes, celles des pêcheurs, promouvoir une véritable réforme agraire, se battre pour exclure de l'Organisation mondiale du commerce les politiques agricoles, mener une bataille pour un moratoire des OGM (organismes génétiquement modifiés). Enfin, a dit la représentante devant l'assemblée: "arriver à une Convention pour la souveraineté alimentaire, pour faire en sorte que les principes soient reconnus et acceptés''.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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