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27.06.02 - Soudan : Les bombardements se multiplient.

Des bombardiers soudanais ont mené deux raids, au soir du 25 juillet, contre les localités d'Ikotos et d'Isoke au sud Soudan et et ils ont atteint la résidence de l'évêque auxiliaire du diocèse de Torit et le complexe de la paroisse voisine.

Ces bombardements ont duré 2 heures, de 20h 30 jusqu'à 22h 00. Durant l'attaque d'Ikotos, l'aviation soudanaise aurait détruit le bureau des communications radio du diocèse, un dispensaire et la maison du prêtre de la paroisse. Le 26 au matin, les bombardiers de Khartoum sont de nouveau entrés en action en prenant pour objectif le village d'Isoke. Ici aussi les bombes sont tombées dans la zone de la paroisse, détruisant complètement certains édifices servant d'école et de centre social.

Toutefois, on ne signale pas de victimes ni de blessés mais, les engins de mort ont provoqué un grand mouvement de panique parmi la population locale. La peur a été aggravée par le fait que ces deux zones n'ont jamais été concernées par les raids de l'avion soudanaise. Un membre de l'organisation "Société de l'amitié entre le Kenya et le Soudan'', qui préfère garder l'anonymat, a noté que ''les deux bombardements semblaient avoir pris pour cible les structures de l'Eglise''.

"Il n'y a pas d'erreur possible, les structures de l'Eglise étaient bel et bien visées par les bombes". C'est en ces termes que Mgr Akio Johnson Mutek a parlé à l'agence Misna de ces derniers raids menés par l'aviation militaire soudanaise dans le sud du pays. "Et qu'on ne vienne pas nous parler d'erreurs! ajoute-t-il. Les édifices dont je parle se trouvent à trois kilomètres de la ville et dans la zone entière il n'y a aucun rebelle. Le problème est que le gouvernement est en train de mener une campagne d'agressions pour terroriser la population civile alors qu'il dialogue les rebelles."

... ''En regardant bien les structures touchées par les bombardiers soudanais, ces derniers temps, on se rend compte qu'ont été réduits en cendre des écoles, des hôpitaux et des centres culturels. L'Eglise est sûrement gênante, notre volonté de prendre soin de la population et d'apporter culture et justice n'est pas bien vue'', a dit le prélat. Mgr Mutek souligne avec force son irritation: "je suis en colère non pas pour ma maison, mais pour ces gens, ma population. C'est elle qu'on veut atteindre. Je ne pense pas que le gouvernement cessera mais nous non plus nous ne arrêterons pas et nous ne nous laissons pas impressionner et moi, je resterai ici avec mes gens et s'il le faut, je mourrai avec eux''.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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