24.06.02 - Brésil : Impressionnant
recul de l'Eglise.
Selon les données fournies par l'Institut
brésilien de Géographie et de Statistique, le nombre des catholiques
a reculé en dix ans de 11,9%.
Selon le dernier recensement, les catholiques ne représentent plus que
73,77% des quelque 170 millions de Brésiliens. Ce phénomène
est particulièrementr sensible dans les les villes, alors que
dans le même temps l'on assiste à la montée inexorable
des Eglises pentecôtistes et des nouveaux mouvements religieux. Le pluralisme
religieux est en pleine expansion.
C'est ainsi que les chrétiens évangéliques, principalement les
pentecôtistes, sont désormais 15,45% de la population, soit plus de
26 millions de fidèles. La plus grande communauté reste les "Assemblées
de Dieu", qui se sont multipliées par trois depuis 1991, tandis
que "l'Eglise Universelle du Règne de Dieu", de "l'évêque"
autoproclamé Edir Macedo, est celle qui s'est développée le plus rapidement
ces dix dernières années, 646% selon le journal "Folha de Sao Paulo".
1.200 nouvelles dénominations de type néo-pentecôtiste sont ainsi recensées,
qui portent des noms aussi évocateurs que "Feu de la Bible", "Jésus
est la porte" ou même "Gens de guerre". Parfois, ce sont de très petites
communautés de quelques dizaines de personnes qui se rencontrent dans
un garage transformé en temple.
S elon le recensement de 1980, 88% des Brésiliens se déclaraient catholiques
contre 83% en 1991. L'Institut Gallup indiquait déjà plus que 76,2%
de catholiques en 1990. Dans l'enquête réalisée sur le profil du catholicisme
dans les six plus grandes villes du pays - Sao Paulo, Rio de Janeiro,
Belo Horizonte, Salvador, Recife et Porto Alegre - 67,3% des personnes
interrogées se déclarent catholiques.
Ccomme dans bien des pays d'Occident, les processus de changement sont
plus rapides dans les zones urbaines, où la tradition et le milieu familial
sont moins pesants et les options individuelles plus faciles.Cette tendance
à l'individualisation des croyances souligne la perte d'influence du
catholicisme traditionnel. Les religions afro-brésiliennes connaissent
également un certain développement.
Face à ce défi, l'Eglise catholique a des réactions mitigées. Pour Mgr
Raymundo Damasceno Assis, secrétaire général de la Conférence nationale
des évêques du Brésil (CNBB), la perte quantitative signifie un gain
en qualité, car on passe désormais d'une foi traditionnelle et culturelle
à une foi plus consciente et plus engagée, d'une Eglise de masse à une
Eglise confessante.
Pour plus d'informations : Conférence
des évêques du Brésil
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