08.07.02 - Vatican
: Une offensive inacceptable
Dans un communiqué publié
le vendredi 5 juillet, la Salle de presse du Saint-Siège a tenu
à préciser la position du Vatican en ce qui concerne le
dossier de l'affaire du garde suisse, le caporal Cédric Tornay
.
Le 4 mai 1998, selon la version officielle, le caporal Cédric Tornay,
de la garde suisse, a assassiné son colonel, Aloïs Estermann, ainsi
que l'épouse de ce dernier, Gladys, avant de retourner l'arme contre
lui dans "un excès de folie". Depuis plus d'un an, les avocats de la
mère du garde, Muguette Baudat, demandent la réouverture du dossier
et de l'enquête.
Durant leur conférence de presse, tenue dans la salle des journalistes
étrangers de Rome dans le but "de faire pression sur le pape", Maître
Jacques Vergès et Maître Luc Brossollet ont présenté leur thèse
selon laquelle Cédric Tornay ne s'est pas suicidé mais a été victime
d'un complot.
"A la suite des informations parues dans la presse, déclare
le communiqué de la salle de presse, en raison de faits nouveaux
et présumés en ce qui concerne le cas de la mort d'Alois
Estermann, Gladys Meza Romero et Cédric Tornay, il est précisé
ce qui suit : Une requête de réouverture relative à
cette instruction a été signé par les avocats Jacques
Verges et Luc Brossolet, au nom de madame Muguette Baudat, mère
du caporal Cédric Tornay.
Une telle requête est actuellement examniée par l'Office
Judiciaire dans le sens des articles 295 et suivants du Code de procédure
pénale de l'Etat de la Cité du Vatican. En tous cas, sont
particulièrement inacceptables les déclarations offensives,
d'ailleurs privées de tout fondement qui attaquent le Saint Siège,
l'Etat du Vatican et ses institutions judiciaires."
Devant une cinquantaine de journalistes, Maître Brossollet avait qualifié
le Vatican de "société primaire allant jusqu'à éliminer ses propres
gardes". "Une justice n'est respectable qu'à partir du moment où ses
décisions sont motivées", avait-il ajouté, précisant que même si un
résultat d'enquête a été publié en février 1999 -, il s'agit de "propagande"
à partir de la "sélection de faits révélés".
Pour la mère du caporal Tornay, interrogée lors de la conférence de
presse, son fils a été la victime "d'une mise en scène orchestrée pour
éliminer le commandant". "Au début j'étais persuadée de la culpabilité
de mon fils, mais peu à peu, j'ai eu des doutes", a-t-elle affirmée.
Les principaux points du résultat de l'enquête vaticane auxquels les
avocats disent ne pas croire, sont la position de la tête au moment
du geste fatal et la lettre "présumée" que le caporal aurait écrite
à sa mère juste avant de mourir (une fausse selon eux), la personnalité
"soi-disant dérangée" de celui-ci.
Pour les avocats, certains éléments apparaissent contradictoires dans
l'autopsie du corps. Selon l'autopsie vaticane, Cédric Tornay avait
la tête penchée en avant pour se donner la mort. L'autopsie faite en
Suisse révèle scientifiquement le contraire, à savoir que le Garde suisse
avait la tête penchée en arrière.
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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