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11.07.02 - Pourquoi a-t-on "oublié" l'Eglise ?

"Nous ne comprenons pas pourquoi l'Etat du Vatican n'a pas été invité", déplore le président du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé, dans un entretien avec l'agence catholique suisse APIC, le 9 juillet.

En effet, à la 14ème conférence mondiale des Nations Unies sur le sida qui se déroule à Barcelone, en Espagne, jusqu'au 12 juillet, le Saint-Siège n'a pas été invité, alors qu'il était présent aux précédentes conférences. Le Saint-Siège le regrette. de ne pas avoir été invité à la 14e conférence mondiale sur le sida, tenue à Barcelone. Pour le "ministre de la Santé" du Vatican, Mgr Javier Lozano Barragan, cette absence est d'autant plus à déplorer que près de 26 % des centres de soins pour les malades du sida sont gérés par l'Eglise catholique.

"Elle est le partenaire le plus important des gouvernements et à donc le droit de donner son avis". Interrogé sur le thème de la prévention du sida, le prélat regrette tout d'abord que l'ONU "répète toujours la même chose depuis une dizaine d'années, alors qu'aucun résultat n'est encore apparu". "Au contraire, le nombre de malades du sida augmente de façon terriblement importante".

En outre, il accuse les pays riches de cacher la réalité des faits. "On nous affirme que la pauvreté est la principale cause du développement de cette maladie, alors qu'en fait, l'Europe et les Etats-Unis sont en grande partie les responsables de l'exportation du sida dans les pays pauvres à travers le tourisme sexuel et la diffusion du libertinage".

"La pauvreté n'est pas une cause mais un conditionnement", précise-t-il, ajoutant que la plupart des pays pauvres étaient justement ceux qui avaient conservé une certaine éthique de la sexualité, en Amérique latine notamment". Ainsi, pour le Saint-Siège, une information "adéquate" et "sincère" est indispensable dans la prévention du sida.

"Cette prévention doit se faire en respectant la dignité de l'homme et notamment en excluant les campagnes d'information qui offrent des modèles de comportements favorisant l'extension du mal". Prenant le préservatif comme exemple, Mgr Barragan dénonce une campagne de désinformation visant "à diffuser la culture de la liberté sexuelle". "Une véritable prévention du sida doit passer par un changement de comportement sexuel, qui est le principal responsable de la diffusion de l'infection", soutient-il.

L'abstinence sexuelle avant le mariage et la fidélité conjugale dans le mariage, sont "la prévention la plus radicale du sida, celle qui est efficace dans l'absolu et que personne ne peut nier". Toutefois, Mgr Barragan souligne que l'Eglise accepte l'usage du préservatif en cas de "légitime défense", c'est-à-dire dans ces cas "extrêmes". "Mais se limiter à inviter à l'usage du préservatif continuera à alimenter le cercle vicieux sexuel qui est à l'origine de la gravité de la situation en particulier en Afrique."

"Le monde, fait-il remarquer dans cet entretien, veut que l'Eglise accepte le préservatif pour avoir la conscience plus tranquille. " Or "le débat ne réside pas dans la question de savoir si l'on peut ou non utiliser le préservatif: il y a des raisons plus complexes comme les valeurs que le monde a perdues, à savoir le sens sacré de la vie, le sens sacré de l'amour, le sens sacré du sexe".

Pour plus d'informations : Agence APIC

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