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13.07.02 - Le cardinal Martini quitte Milan.

Le cardinal Dionigi Tettamanzi quitte Gênes et remplacera le cardinal Carlo Maria Martini, archevêque de Milan depuis le 29 décembre 1979, qui avait présenté sa démission au pape le 15 février, pour des raisons de limite d'âge.

Dans son message d'adieu au diocèse de Milan, le cardinal Carlo Maria Martini a d'abord voulu remercier le pape Jean-Paul II. Il invite par ailleurs ses fidèles à accueillir son successeur et demande pardon pour ses erreurs et ses manques.

... "Je suis extrêmement reconnaissant au Saint Père d'avoir accepté ma démission, que je lui avais présentée non seulement parce que j'avais atteint la limite d'âge, mais aussi en raison des inévitables limites d'énergie et de santé, ainsi que pour l'opportunité d'un changement et d'un renouvellement pour le bien du diocèse après plus de 22 ans d'épiscopat", écrit le cardinal.

... " Votre foi et votre charité, en particulier celle de mes collaborateurs les plus proches et de tous ceux qui m'ont été proches par la fidélité et la prière, ont fait de ma tâche, qui était certes extrêmement grave et ardue, 'un joug aisé et un fardeau léger.'"

Le cardinal Dionigi Tettamanzi qui le remplace sur la chaire de saint Ambroise et saint Charles Borromée, a écrit aux Milanais et au cardinal Martini pour leur dire qu'il marchera dans son sillage pastoral.

Mais Carlo Maria Martini avait déjà pris congé en quelque sorte de ses fidèles, lors d'un récent pèlerinage à Éphèse avec plus de 700 fidèles engagés dans la pastorale diocésaine. En cette circonstance, choisie comme forme symbolique, avant de réaliser son rêve de finir sa vie à Jérusalem, le cardinal Martini les a encouragé à vivre l'Évangile dans la joie, malgré les graves difficultés qui marquent la vie personnelle et sociale en ces temps modernes.

" Un souhait, un mot très simple, mais dont nous avons peur - a-t-il dit, d'après le récit du pèlerinage que "Settimana" (Semaine), l'hebdomadaire d'actualité pastorale publié par les religieux Dehoniens d'Italie.

..." Il nous semble que la joie parfaite n'est pas de mise, parce qu'il y a toujours beaucoup de choses qui provoquent des soucis, beaucoup de situations injustes, de guerres, de souffrances: pour ces justes raisons nous nous privons de la joie parfaite."

..." Mais la joie parfaite ne signifie pas ne point partager la douleur causée par l'injustice et la faim dans le monde. Il s'agit d'une joie plus profonde, dont nous nous privons trop facilement en pensant qu'elle n'est pas faite pour nous, qu'elle est incompatible avec le chœur de lamentations de notre société occidentale. Il suffit d'ouvrir les journaux pour s'apercevoir qu'il y a chaque jour une polémique, un conflit, une bagarre, un soupçon, des coulisses."

..." Ainsi, notre joie s'imprègne de tristesse, elle se gâte comme si elle était pourrie. En réalité, la joie doit être parfaite, et je vous souhaite de la découvrir comme une joie qui ne dédaigne point de se pencher sur ses propres souffrances et sur celles des autres, parce que nous en avons découvert le secret, celui d'avoir touché le Verbe de vie qui guérit toute souffrance, toute maladie, toute pauvreté, toute injustice, et qui rend plus légère l'expérience de la mort".

Pour plus d'informations : Diocèse de Milan

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