11.07.02 - Géorgie : Qui suscite ces
attaques ?
Plusieurs événements récents ont décidé
l'Administrateur apostolique des catholiques de Géorgie à
écrire au président Eduard Shevarnadze, pour le mettre
au courant des difficultés actuelles que l'Eglise catholique
rencontre avec certains éléments de l'Eglise orthodoxe.
Mgr Giuseppe Pasotto cite, par exemple, les obstacles qu'ont rencontrés
des jeunes pèlerins qui se rendaient sur la tombe de sainte Nino,
la jeune chrétienne qui fut à l'origine du christianisme
dans ce pays.
..." En cette période estivale, un groupe d'une trentaine
de jeunes cheminait sur la route qui conduit à Sanavardo. Connaissant
les problèmes religieux actuels, aucun moment religieux n'avait
été organisé en public, mais seulement célébré
dans une famille catholique qui d'étape en étape en offrait
la possibilité."
..." Durant trois jours, la caravane des pèlerins n'a connu
aucun problème. Le mercredi 3 juillet, deux voitures de police
se sont approchées du groupe qui se trouvait au bord de la route.
Les policiers ont demandé ce que faisait ces pèlerins
et où ils se dirigeaient."
..." Dix minutes plus tard, sont arrivés, en voiture de
grosse cylindrée, deux prêtres orthodoxes et plusieurs
autres personnes, qui nous ont demandé si nous étions
des "Témoins de Jéhovah". J'ai présenté
ma carte d'identité, leur expliquant que nous étions tous
des catholiques. L'un des prêtres déclara que nous n'avions
pas le droit d'entrer dans le diocèse de Lagodeki, sans l'autorisation
de l'évêque du lieu."
"Comme je le connais, j'ai demandé à lui parler personnellement
par téléphone. Ce ne fut pas possible. Les deux autos
sont parties, mais une heure après, alors que nous avions repris
notre marche, sont arrivées trois autres voitures, avec à
bord un groupe d'hommes, qui nous ont menacés avec des paroles,
osées et brutales, nous donnant l'ordre d'interrompre immédiatement
notre marche."
La réponse de Mgr Pasotto fut inutile malgré sa grande
tranquille. Les insultes et les menaces devinrent plus forte et ils
ont tenté, à l'aide d'un bâton, d'agresser Mgr Pasotto
et les deux prêtres qui l'accompagnaient.
Après leur départ, Mgr Pasotto réussit à
entrer en contact avec le secrétaire de l'évêque
orthodoxe qui lui a suggéré d'interrompre le pèlerinage.
Au moment où les pèlerins allaient s'embarquer dans l'autobus
pour retourner chez eux, sont arrivées plusieurs personnes se
présentant comme appartenant aux autorités locales et
demandant quel était le problème. En réponse aux
explications données, ils déclarèrent que ces faits
avaient sans doute pour origine une incompréhension et qu' les
pèlerins pouvaient poursuivre leur route jusqu'à Sanavardo.
"Je leur ai dit alors, conclut Mgr Pasotto que, dès mon
retour, j'envisageais d'écrire à la chancellerie du président
Shevarnadze, à la nonciature du Saint Siège et à
d'autres organismes....Mon intime conviction est que tout cela était
orchestrée, sans que j'en puisse définir de quelle autorité
cela provenait."
D'autres attaques ont eu lieu, dirigées par des prêtres
orthodoxes, contre des communautés de langue russe, protestantes
et catholiques, dans le district de Nadzaladevi, de Tbilissi, la capitale.
Selon "Keston News Service", dont le siège central
se trouve à Oxford, elles eurent lieu du vendredi 5 au dimanche
7 juillet. Le samedi en particulier, excité par deux prêtres
orthodoxes, un groupe de trente à quarante personnes a attaqué
une église pentecôtiste de langue russe, terrorisant les
enfants, volant les bibles et lançant des menaces à l'encontre
des croyants et de leurs familles.
A la différence des autres attaques qui eurent lieu contre les
minorités religieuses depuis ces dernières années,
la police est intervenue en faveur des fidèles pentecôtistes.
Oleg Khubashvili, président de l'Unión Pentecostale, a déclaré
qu'il était dans l'incapacité de dire si ces deux prêtres
appartenaientau patriarcat de Géorgie, lequel d'ailleurs déclare
ignorer ces attaques contre les églises protestantes et le pèlerinage
catholique.
Certaines sources pensent qu'il s'agit là de provocations destinées
à discréditer le patriarcat orthodoxe. D'ailleurs le prêtre
Basil Mkalavishvili qui avait dirigé une dizaine d'attaques contres
des minorités religieuses a été destitué
par le patriarcat.
Pour plus d'informations : Service
orthodoxe de presse
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