15.07.02 - France : Le nouveau primat des
Gaules
La nomination du successeur du cardinal
Louis-Marie Billé, archevêque de Lyon, décédé le mardi 12 mars
2002, a causé une certaine surprise en France, en raison même
de la discrétion qui entourait le nouveau primat des Gaules.
Mgr Philippe Barbarin était, jusqu’à présent, évêque de Moulins,
et sa nomination par le pape correspond sans oute à une nouvelle
génération d'évêques en France. S'il est
né le 17 octobre 1950 à Rabat (Maroc), Mgr Barbarin est d'abord
un parisien, un "francilien"dans la mouvance du cardinal Lustiger.
Il suit ses études au lycée Marcelin Berthelot de Saint-Maur, dans le
Val-de-Marne et à l’école des Francs-Bourgeois de Paris. Diplômé d’une
Maîtrise de philosophie à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV),
il entre au séminaire des Carmes en 1973 et obtient une Maîtrise de
théologie à l’Institut Catholique de Paris.
Ordonné prêtre le 17 décembre 1977 pour le diocèse de Créteil, il est
successivement : vicaire et aumônier de lycée à Vincennes (1978-1985),
aumônier de lycée et vicaire paroissial à Saint-Maur (1985-1991), curé
à Boissy-Saint-Léger et aumônier de lycée (1991-1994), délégué diocésain
à l’œcuménisme (1990-1994).
Ce parisien devient "prêtre Fidei donum" comme professeur
de théologie au grand séminaire de Fianarantsoa à Madagascar (1994-1998)
et c'est Mgr Philibert Randriambololona, archevêque de Fianarantsoa,
qui le consacre évêque de Moulins le 22 novembre 1998.
Dans ce diocèse essentiellement rural, si différent de
la région parisienne et la Grande Ile, il lance un synode diocésain
au cours du Jubilé de l’an 2000, multiplie les contacts directs par
des visites dans les villages, les mairies et les quartiers des localités
de son diocèse.
Dans un livre récent, il trace ce qui est pour lui l'essentiel
de la vie chrétienne pour une nouvelle évangélisation.
"Aujourd'hui, en France, il y a des enfants auxquels on fait faire
leur première communion et qui n'ont jamais mis les pieds à la messe
! N'est-ce pas une effroyable contradiction ? Il faut commencer par
le commencement. Les évêques de France doivent écrire un petit livre
à l'adresse des familles de France pour redire les fondements de la
foi, et d'abord inviter à la prière : "On prie le matin, et le soir
plus longuement. Quand un petit bébé est né, on peut faire telle prière,
quand grand-mère est malade, quand on va passer un examen, on peut prier
de cette manière, etc. Dans les familles françaises, on prie ! "
A propos de la catéchèse et d'autres perspectives pastorales,
il ne craint pas de se placer "à part" vis-à-vis
de la Conférence des évêques de France :" Comment
réagissent les évêques de France face à cette urgence de la mission
? La conférence de Lourdes est une grosse machine. Il faut du temps
pour faire bouger les choses. Rédiger un texte percutant, c'est possible.
Mais lancer une réforme profonde de la Conférence épiscopale, c'est
difficile !"
"Un exemple relativement récent. Nous avons eu à l'automne dernier,
lors de la récente assemblée plénière, le
débat sur la catéchèse. Nous avons vite vu que ce qui est premier, c'est
le commandement de Dieu qui dit : "Tu sanctifieras le jour du Seigneur."
…. Mais on ne dit plus qu'il est obligatoire d'aller à la messe le dimanche.
Je suis irrité qu'il y ait beaucoup de discussions et de négociations
sur la loi de Jules Ferry et qu'on laisse dans un demi-silence le commandement
de Dieu : "Tu sanctifieras le jour du Seigneur." Or le commandement
de Dieu prime sur une vénérable institution du XVIe siècle et sur une
loi française du XIXe siècle. Ce qui semble prioritaire c'est de se
battre pour la prière à la maison, pour la messe du dimanche, etc."
Ces paroles sont extraites d'un livre fort instructif : " Enquête sur
la Nouvelle Evangélisation " paru aux éditions "Le Sarment,
2002", enquête réalisée par une équipe de journaliste de l'hebdomadaire
"France Catholique", sous la direction de Frédéric Aimard.
Pour plus d'informations : Conférence
des évêques de France
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