18.07.02 - Russie : Non à "Saint
Ivan le Terrible.".
Le tsar Ivan IV, surnommé Ivan
le Terrible, est depuis quelque temps représenté sur des
icônes, ce qui est significatif d'un culte à son égard.
Le patriarche Alexis vient de manifester son opposition à ce
qui est une démarche de canonisation.
Selon l'agence d'information russe Itar-Tass, le chef orthodoxe russe
a affirmé qu'on ne pouvait pas en même temps honorer un assassin et
ses victimes. Ces productions d'icônes, selon le patriarche de Moscou,
constituent une "nouvelle tentative" de division de l'orthodoxie russe.
En effet d'aucuns voient en lui l'un des promoteurs de la Grande Russie,
travaillant avec entêtement à réorganiser son pays
et à l'agrandir par d'incessants combats contre les Polonais
catholiques et les Tatars musulmans, qu'il convertit de force, en érigeant
dans le même temps à Kazan un évéché
en 1555.
C'est d'ailleurs pour commémorer ses victoires sur les Tatars
qu'il érigera l'église de Basile le Bienheureux, dédiée
à l'Intercession de la Mère de Dieu, sur la Place Rouge,
église dont la construction extravagante et sublime, avec ses
huit coupoles inégales, a été supportée
par les habitants de Kazan à titre d'indemnité de guerre.
Il se considérait comme le vicaire de Dieu sur la terre, ce qui,
à ses yeux, excusait tous ses déréglements. Ivan
IV (1533 - 1584) a mis à mort, dans les années 1560, des milliers de
boyards et de paysans opposés à la guerre qu'il a menée contre les Suédois
et la Livonie (une partie de l'actuelle Lettonie) qui étaient
convertis à la Réforme.
En 1581, il tua son fils aîné dans un accès de fureur et finit son règne
dans le déséquilibre mental. En canonisant Ivan IV, on devrait "décanoniser"
le métropolite Philippe, que le tsar a fait assassiner après qu'il ait
refusé de le bénir, estime Alexis II.
Cet acte de cruauté, tout comme de nombreux autres, n'empêchent pas
tout un courant de la population russe de mettre en circulation des
icônes illustrant le tsar Ivan, qui donnait ses ordres les plus sauvages,
à genoux, entre deux oraisons.
Pour plus d'informations : Service
orthodoxe de presse
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