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22.07.02 - Niger : Sécheresse, injustice et débauche.

"L'injustice, l'abus de confiance et la débauche peuvent amener Allah à se détourner du pays, a déclaré l'imam Cheikh Ismaël, de la mosquée de Niamey, en évoquant la sécheresse que connaît actuellement le Niger.

Il y a quelques années, une situation similaire avait provoqué des émeutes au Niger. Des militants islamistes avaient lapidé des femmes vêtues de mini-jupe, brûlé ou saccagé les maisons des prostituées et des bars qu'ils accusaient d'empêcher la pluie de tomber.

Les populations de ce pays ouest-africain, pauvre et désertique, ont prié vendredi pour invoquer la pluie. Les services météorologiques ont relevé un déficit pluviométrique dans 70% des villages nigériens, notamment dans les parties est et sud du pays. 80% de la population nigérienne vit de l'agriculture et travaille avec des moyens rudimentaires.

Peu de précipitations sont tombées depuis juin, période du début de la saison des pluies, au Niger, comme dans le reste des pays sahéliens d'Afrique de l'ouest et au Tchad. L'absence d'eau, observée depuis la mi-juillet, entraîne des poches de sécheresse et l'échec des semis dans quelque 500 villages du Niger. Le prix des céréales monte, alors qu'une grave crise alimentaire menace la population à cause de la sécheresse.

Face à cette situation inquiétante, les leaders islamiques de ce pays à plus de 90% musulman sur une population de 10 millions d'habitants ont appelé à des prières collectives. Celles-ci ont eu lieu le vendredi 19 juillet. La journée a été déclarée fériée par le gouvernement. "Allah autorise les musulmans à l'implorer chaque fois qu'ils éprouvent des difficultés", a souligné à la radio nationale, cheikh Oumarou Ismaël, imam de la mosquée de Niamey.

Cette prière pour la pluie a eu lieu dans des endroits austères, loin des mosquées feutrées, en marbre, avec lustres et tapis dorés. Selon le correspondant de l'AFP à Niamey, les fidèles ont suivi la recommandation en pareille circonstance: prier à même le sol, vêtus de vieux habits, de préférence en haillons. A travers le pays, ce sont des centaines de milliers de personnes qui ont prié pour demander la clémence du ciel, chapelet à la main et tête baissée en signe d'humilité. Dans cour de la grande mosquée de Niamey, le président Mamadou Tandja s'est joint à la foule pour ces invocations.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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