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29.07.02 - Soudan : Le pétrole ou les hommes ?

La première rencontre historique entre John Garang, chef de l'Armée de Libération Populaire du Soudan (SPLA), et le président soudanais Omar Hassan El Béchir s'est conclue à Kampala, en Ouganda, le samedi 27 juillet.

On dispose actuellement de peu d'informations sur ce que les deux hommes se sont dits. Selon des indiscrétions, les deux hommes auraient parlé de la mise au point d'un accord de principe sur la cohabitation entre le nord musulman et le sud, à majorité chrétienne.

Les termes du communiqué donnent de l'espoir sur la poursuite des négociations. L'un des points fondamentaux de l'accord est la création d'un gouvernement d'urgence de six mois. Puis, une période de six ans, avec deux Parlements, un au nord et un au sud du pays, et une assemblée nationale à Khartoum, en vue d'une référendum sur l'avenir du Soudan. Le tout sous la supervision des Etats Unis, de la Grande Bretagne, de l'Italie et de la Norvège.

En revanche, l'épineuse question de la répartition des riches réserves pétrolières du sud du pays, que de nombreux analystes politiques jugent la vraie source du conflit, et les conditions pour obtenir un cessez-le-feu formel n'auraient pas été abordés. Les problèmes pétroliers n'ont pas été résolus.

" C'est un accord qui offre quelque espérance, mais qui ne touche pas les questions fondamentales pour le Soudan", a commenté Mgr Cesare Mazzolari, évêque de Rumbek au sud Soudan. Il n'aborde pas la question du cessez-le-feu, ni la réouverture d'un couloir humanitaire pour alléger les souffrances de la population."

... "L'inconvénient de cette entente est qu'elle a été souscrite par des personnages qui représentent les milieux militaires, sans aucune forme de dialogue avec la société civile ou l'implication de celle-ci", dénonce l'évêque qui estime qu'il faudra un grand effort pour apporter une correction à une telle carence.

... "Il faudra entreprendre un travail colossal d'éducation pour impliquer la société civile, les intellectuels. Les gens du Sud Soudan ne connaissent pas leurs propres droits."Il s'est également interrogé sur le sort des réfugiés soudanais. "Je pense aussi aux milliers de réfugiés éparpillés à travers toute l'Afrique. Qui les aidera à retourner? Et à quelle condition?" se demande l'évêque de Rumbek. "Et puis nous ne pouvons pas parler de référendum si nous ne garantissons pas d'abord la survie de ces populations qui ont un besoin urgent d'aides humanitaires et d'instruments démocratiques."

Pour plus d'informations : Agence Misna

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