04.08.02 - RD
Congo : Une pédagogie de la haine.
Des puissances étrangères utilisent
une "pédagogie de la haine" pour provoquer un véritable génocide, dans
la zone de l'Ituri occupée par l'armée ougandaise et leurs alliés appartenant
à l'une des factions des rebelles du Rassemblement congolais pour la
démocratie.
Les sanglants affrontements qui opposent depuis 1999 les groupes ethniques
Hema et Lendu de la région de l'Ituri, au nord-est de la République
Démocratique du Congo, ont déjà fait des milliers de morts et des dizaines
de milliers réfugiés. Les religieux du diocèse catholique de Bunia lancent
un nouveau cri d'alarme.
La population entière de la région risque un "anéantissement programmé",
écrivent les responsables du clergé, les religieux et les religieuses
du diocèse de Bunia. "Des groupes humains entiers, sur base d'association
ethnique, sont poussés à la haine les uns contre les autres. Les conséquences
de ces violences sont horribles: des milliers de personnes mortes, disparition
des villages sous l'incendie, fermeture des églises et des routes, destructions
des infrastructures d'intérêt commun, razzias d'importants cheptels.
L'agence catholique congolaise DIA, basée à Kinshasa, rapporte que la
secte "Nyotin kidi" ou "Royaume" promet la "béatitude" et le paradis
à quiconque tue quelqu'un dont le groupe est considéré comme une menace.
Sous l'emprise d'une religion qui devient une "terrible drogue spirituelle",
des milliers de frères et soeurs en viennent à des luttes fratricides.
L'Ituri est connu pour ses richesses matérielles et les puissances étrangères
à la région sont les causes externes de ce drame, car dans leur plan
d'exploitation de la région, elles provoquent les violences qui conduisent
jusqu'à "l'anéantissement de tout le peuple de la région qui
est ainsi programmé."
Les signataires de ce manifeste en particulier le vicaire général du
diocèse de Bunia, Mgr Etienne Ndeykosi Munatanga, indiquent parmi les
causes internes de cette situation la pauvreté économique et une démobilisation
spirituelle qui laisse la place à des phénomènes religieux inquiétants.
Ils invitent les habitants de l'Ituri à reconnaître que les affrontements
interethniques ne peuvent répondre à leurs aspirations et à refuser
"la culture de la mort" qui se répand dans cette région dévastée par
la guerre civile.
Pour plus d'informations : Agence DIA
Retour
|