04.08.02 - Les
statistiques ont leur langage.
Le bilan du 97ème voyage apostolique
de Jean Paul II hors d'Italie est intéressant à mettre
en chiffres parce qu'il contient une leçon de courage et un éclairage
sur la vitalité réelle d'un pape que certains voudraient
voir s'arrêter.
Certes, c'est un pape fatigué qui est rentré en Italie dans la
soirée du 1er août 2002. Mais, avec toute la lucidité et la netteté
de sa pensée. Les thèmes qu'il a imposés à
l'Eglise, durant ce voyage, sont bien les mêmes que ceux dont
il a toujours été le promoteur depuis les débuts
de son pontificat et dans l'exhortation apostolique "Ecclesia in
America" : réveil d'une Eglise désabusée au
Canada, inculturation de l'Evangile pour retrouver les richesses enfouies
dans le passé du continent américain, dynamisme de l'Eglise
si elle redevient jeune et moins ritualiste.
Les évêques et les prêtres du Canada, dans leur majorité,
n'avaient pas cherché à enthousiasmer les jeunes pour
Toronto. Jean Paul II leur a démontré leur engourdissement.
Il a réussi à réunir près de 800.000 jeunes, du 23 au 28 juillet, alors
que, dans de nombreuses paroisses, on ne se bousculait pas pour inciter
les jeunes canadiens à cette fête de la jeunesse.
500.000 personnes se sont retrouvées à Ciudad de Guatemala, pour
se réjouir de leur passé indigène, et l'ensemble
des gouvernements des Antilles et des Caraïbes étaient présents,
venus le rencontrer. A Mexico, ce sont des millions de personnes qui
se sont retrouvées sur les 20 kms qu'a parcourus le pape sur
la terre du Mexique. " A Mexico comme au Guatemala, il a ramené
sur le devant de la scène mondiale, les indiens marginalisés.
Il s'est en effet adressé à ceux qu'il appelle: "Frères et sours bien-aimés
de toutes les ethnies du Mexique et d'Amérique".
Ce voyage, Jean Paul II le voulait. Et pour cela il l'a vécu
avec prudence en allégeant son programme, mais avec ténacité,
pour prononcer lui-même tous ses discours, gravir et descendre
les marches des passerelles ou se relever quand ses forces l'ont fait
tomber dans son fauteuil au Guatemala.
Fatigué sans doute, et qui ne le serait avec un tel ryhme, il
est visiblement heureux du résultat de son 97ème voyage apostolique.
Il s'est rendu directement à Castel Gandolfo, le 2 août au matin,
jusqu'à son prochain voyage prévu du 16 au 19 août en Pologne.
Jean Paul II aura passé, au total, 10 jours hors d'Italie, pour un voyage
l'ayant mené au Canada, au Guatemala, puis au Mexique. Il aura ainsi
parcouru 22.226 kilomètres, ce qu'il n'avait pas fait depuis 1996, lors
de sa visite au Guatemala, au Nicaragua, au Salvador et au Venezuela.
Le nombre des discours prononcés ne s'élève cette fois-ci qu'à 11, alors
que, par exemple, lors de son premier voyage en République Dominicaine,
au Mexique et aux Bahamas, il en avait prononcé 36 en 7 jours. Nombre
réduit sans doute, longueur des textes écourtée,
mais d'une telle intensité ! Jean Paul II a en outre passé 4
jours et demi "en privé", ce qui lui a permis de récupérer de la fatigue
due aux décalages horaires entre chaque pays visité.
Même si aucun chiffre n'a pu être donné en raison des nombreuses personnes
dispersées le long des 20 kilomètres de route, le 31 juillet, menant
le pape à la basilique de Guadalupe pour la canonisation de l'Indien
Juan Diego, plusieurs millions de Mexicains ont répondu présents.
Le nombre de canonisations et de béatifications faites par Jean Paul
II sous son pontificat ont également augmenté. Le pape a ainsi proclamé
2 nouveaux saints et 2 nouveaux bienheureux. Au total, on compte donc
464 nouveaux saints et 1.290 nouveaux bienheureux, ce qui signifie que
le pape actuel a dépassé tous ses prédécesseurs dans l'histoire de l'Eglise.
Mais c'est volontairement pour dire à tous que la sainteté
est accessible à tous ceux qui se donnent au Christ, quelle que
soit leur âge, leur condition sociale, leur pays.
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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