14.08.02 - Liban : Importance de la liberté
d'expression.
"En la privant de la liberté d'expression,
une société tombe sous la coupe de celui qui cherche à la dominer, étouffe
et meurt", a déclaré dimanche le patriarche maronite Nasrallah Pierre
Sfeir.
En effet les poursuites engagées par la justice libanaise contre la
MTV et la LBC (Lebanese Broadcasting Corporation), la principale chaîne
de télévision libanaise, suscite des réactions non seulement chez les
hommes politiques mais également au sein de l'Eglise.
Lors de son homélie prononcée dans sa résidence d'été de Dimane, le
patriarche maronite, a fait ainsi une allusion claire aux poursuites
engagées contre les deux stations de télévision et il a mis en garde
lezs autorités contre "les caprices politiques susceptibles de
s'emparer des esprits et de condamner la liberté d'expression".
"Espérons que la bataille des libertés au Liban ne se terminera pas
comme elle s'est terminée dans les pays qui étaient privés de véritable
démocratie", a-t-il encore lancé.
Cette offensive politique contre les médias audiovisuels et la liberté
d'information a suscité des réactions indignées dans les milieux parlementaires
et politiques, et même dans les sphères du pouvoir. Ainsi, de façon
surprenante, le ministre de libanais de l'Information, Ghazi Aridi,
a estimé samedi que "certains cercles du pouvoir semblent vouloir engager
le pays sur la voie d'une bataille qui pourrait avoir pour objectif
de juguler la liberté d'information, la cible immédiate étant, pour
l'heure, la LBC et la MTV."
Le procureur général près la cour d'appel de Beyrouth, Joseph Maamari,
avait engagé jeudi 8 août des poursuites contre la chaîne privée MTV
pour atteinte "aux relations du Liban avec un pays ami (la Syrie), à
la dignité du chef de l'Etat et aux services de sécurité." La MTV est
également accusée d'avoir diffusé d'une manière partiale des clips électoraux
pour promouvoir la candidature de Gabriel Murr lors du dernier scrutin
partiel dans la circonscription du Metn-Nord.
La LBC est accusé de "confessionnalisme" pour avoir suggéré le 31 juillet
que le massacre par un musulman chiite de 8 employés chrétiens de la
mutuelle des enseignants avait des motivations religieuses.
Pour l'ancien Premier ministre Sélim Hoss : "Les poursuites engagées
contre certaines chaînes de télévision soulèvent en nous une vive inquiétude.
Nous estimons que la liberté d'expression au Liban est l'une des valeurs
essentielles du pays."
Pour plus d'informations : Patriarcat
maronite
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