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26.08.02 - Les Eglises au plus près des réalités

Proches des réalités de la vie quotidienne, les missionnaires, surtout ceux d'Afrique, mettent en relief les urgences qui s'imposent non seulement sur le plan de l'analyse mais surtout du changement de cap politique et économique.

Pour rendre efficace le sommet qui s'ouvre à Johannesburg, la revue missionnaire "Nigrizia" met en avant des propositions et procède à une analyse qui mérite une attention toute particulière.

Jusqu'ici - soutient la revue - les réponses aux défis du développement ont été inadéquates. Et le Sommet de Johannesburg, qui se tient 10 ans après le Sommet de Rio de Janeiro, marque toutes les limites de ce processus où chaque participant - à commencer par les États-Unis et les autres pays riches - prêche pour sa chapelle au lieu de penser au bien commun. En conséquence, on ne s'attend pas à ce que le Sommet fasse des miracles.

Un nombre impressionnant de délégués, experts et journalistes y participeront. Il pourrait être la dernière tentative inutile avant le déclin de l'environnement de la planète et le pillage de ses ressources. Autrement, il faut y mettre un terme et changer de cap. C'est pour cette raison que même les Églises sud-africaines se sont soigneusement préparées en vue du Sommet, en rédigeant un document visant à mettre fin à ce "cimetière de projets" qu'a été l'Afrique jusqu'à ce jour, gérée bien plus par les pays occidentaux que par les peuples du continent.

Ce n'est pas par hasard que "Nigrizia" expose les alternatives proposées par l'Afrique dans le domaine économique, sanitaire, culturel, politique et religieux. Le document des Églises sud-africaines parle de la promotion d'une forme écologique de liturgie, spiritualité, cure pastorale, mission salvatrice, éducation. Le développement, idéologie de fond de la dernière moitié du siècle dernier, est clairement économique - c'est la "croissance" - et il doit être radicalement remis en question, car il a eu lieu au détriment d'un très grand nombre de gens.

"L'idéologie du développement, écrit l'un des rédacteurs, le P. Zanotelli, est aujourd'hui plus que jamais liée à la militarisation. Après le 11 septembre, le complexe industriel et militaire des États-Unis et du monde a relancé l'économie du prétendu développement à travers un processus de militarisation épouvantable. Il est confirmé que les États-Unis dépenseront cette année 500 milliards de dollars pour acheter des armes; l'Europe, 250."

..."Au niveau mondial, nous sommes sur le point d'arriver aux mêmes dépenses que celles de l'époque de la guerre froide. Au lieu d'investir pour promouvoir la vie, on investit pour promouvoir la mort: pour permettre à 20% du monde de continuer à vivre comme nous vivons. Accepter un tel choix est inexcusable. En vue d'une révolution culturelle et religieuse qui commence par le bas, qui fasse prendre conscience de la gravité du moment que nous vivons, qui soit en mesure de rende moins crédible ce système… Et ce système a surtout peur de cela".

Pour plus d'informations : Agence VID

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