26.08.02 - Réfugiée pour fuir
la charia.
Atanda Fatimo, une étudiante en informatique
nigériane enceinte sans être mariée, risque de devenir la première "réfugiée
de la charia" en provenance du Nigeria.
Au lendemain du verdict d'un tribunal musulman nigérian condamnant à
la lapidation pour adultère la jeune Amina Lawal, les autorités de Chypre
ont déclaré que la jeune fille de 21 ans, enceinte de 7 mois, pourrait
rester dans le pays. "Nous n'allons pas renvoyer cette jeune fille,
compte tenu de son état et des risques éventuels qu'elle court dans
son pays", a déclaré le ministre chypriote de l'Intérieur Andreas Panayiotou.
Atanda Fatimo se verra garantir l'asile suite à une campagne de plusieurs
organisations des Droits de l'homme qui ont attiré l'attention des autorités
sur le cas d'Amina Lawal au Nigeria. Le ministre de la Justice du Nigeria
a lui aussi pris ses distances avec la récente condamnation à mort par
lapidation d'Amina Lawal, 30 ans, reconnue coupable d'adultère en vertu
de la charia, la loi coranique.
En effet Kanu Agabi a déclaré jeudi à la presse internationale qu'il
était totalement opposé au verdict du tribunal islamique de Funtua,
dans l'Etat de Katsina, qui a rejeté lundi l'appel d'Amina Lawal. Il
a affirmé que des punitions telles que celle infligée à Amina violaient
la Constitution fédérale du Nigeria.
Bien que le gouvernement central nigérian ait ouvertement reconnu l'incompatibilité
de la charia avec la Constitution fédérale du pays, le président Olusegun
Obasanjo n'a jamais voulu intervenir fermement contre les Etats qui
l'appliquent, se limitant à leur demander une modération.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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