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31.08.02 - USA : Contre les ardeurs guerrières de Bush.

Les religieuses américaines s'opposent à la rhétorique guerrière de George W. Bush qui menace quotidiennement d'attaquer militairement l'Irak.

La Conférence des supérieures majeures des Etats-Unis refuse toute guerre contre l'Irak et l'a fait savoir dans une lettre au président américain et aux membres du Congrès. Les religieuses américaines, dans leur lettre rendue publique à Washington, reconnaissent certes que le régime de Saddam Hussein représente un danger, mais elles estiment que les Etats-Unis n'ont pas tout fait pour obtenir une solution politique et diplomatique.

D'autres voix se sont élevées dans le pays, comme celle de l'ancien ministre de la Justice Ramsey Clark, pour souligner qu'une attaque actuellement contre l'Irak serait une violation flagrante du droit international.

En visite aux Etats-Unis, l'archevêque chaldéen catholique de Bassorah, dans le sud de l'Irak, Mgr Djibrail Kassab, a également lancé un appel pour mettre un terme à l'embargo contre son pays, qui a déjà coûté la vie à des centaines de milliers d'enfants dans l'indifférence générale du monde occidental. Pour l'archevêque irakien, les citoyens américains devraient agir selon leur conscience pour faire lever l'embargo et les sanctions contre son pays, et appliquer la justice "en permettant à notre population d'avoir ce qui est nécessaire pour sa survie quotidienne".

Il a rappelé que les sanctions imposées par l'ONU à la demande des Etats-Unis ont paralysé son pays, causant la mort, la maladie, des malformations aux nouveau-nés et une pauvreté généralisée.

Dans le même temps, deux sondages, menés auprès d'un millier de personnes entre le 28 et le 29 août, révèlent que les Américains se montrent de plus en plus hésitants sur la position à adopter vis-à-vis d'une éventuelle initiative militaire contre l'Irak. Le premier donne 51% en faveur d'une action armée, le second 62%.

Le premier sondage, réalisé pour «Time Magazine» et CNN, indique que 40% des personnes interrogées sont opposées à une action armée sur le sol irakien. En décembre, 70% manifestaient une opinion favorable, contre 22% d'adversaires. Le second sondage, publié par «Newsweek», indique que moins de la moitié (49%) soutiendraient l'envoi massif de troupes en Irak. Les deux sondages révèlent en outre qu'une large majorité souhaite que le Congrès soit saisi de la question.

L'administration Bush a exclu quant à elle toute négociation avec le régime de Saddam Hussein et exigé que l'Irak désarme «maintenant», rejetant ainsi l'idée d'un ultimatum proposée jeudi par la Grande-Bretagne pour un retour à Bagdad des inspecteurs en désarmement de l'ONU.

Silencieux en public sur ce sujet brûlant depuis près de trois semaines, le secrétaire d'Etat Colin Powell ne souhaite pas intervenir dans le débat interne tant que l'administration Bush n'a pas adopté une position définitive. La Maison Blanche a écarté l'idée de divergences avec le Département d'Etat sur la question de l'Irak, affirmant que le gouvernement américain «parle d'une même voix» sur ce sujet.

Pour plus d'informations : Agence VID

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