26.08.02 - Israël : Arrestation d'un
archimandrite.
La police israélienne a arrêté jeudi
pendant plusieurs heures l'archimandrite Hanna Atallah, d'origine palestinienne,
qui appartient à l'Eglise grecque-orthodoxe.
Un archimandrite est un moine, supérieur d'un monastère,
au niveau le plus élevé car, selon les règles canoniques
orthodoxes, il est choisi par l'évêque pou veiller à
l'ensemble des monasttères de son éparchie ou évéché.
Les autorités de l'Etat hébreu reprochent à cet éminent membre du Patriarcat
grec-orthodoxe de Jérusalem d'avoir voyagé illégalement en Syrie et
au Liban, "pays ennemis" d'Israël. Les responsables religieux chrétiens
et musulmans de Jérusalem ont vivement dénoncé cette atteinte "à la
liberté religieuse et à la liberté d'expression".
Hanna Atallah a été arrêté à son domicile dans la vieille ville de Jérusalem
et emmené au quartier général de la police du district de Jérusalem
sur ordre du procureur général Elyakim Rubinstein. Il a été relâché
après plusieurs heures d'interrogatoire. Cet incident fait partie de
la politique de harcèlement contre le Patriarcat grec-orthodoxe, qui
est réticent à prolonger le bail de vastes propriétés immobilières louées
par les Israéliens. Le Patriarcat rechigne également à renvoyer purement
et simplement l'archimandrite Atallah, comme l'exigent les Israéliens.
Ancien porte-parole du Patriarcat, récemment "démissionné", de ce poste
par le patriarche Irénée Ier, sous une forte pression israélienne, Hanna
Atallah a toujours sévèrement critiqué l'occupation israélienne des
territoires palestiniens et l'oppression dont est victime son peuple.
Israël l'accuse d'avoir des "sympathies terroristes". Ce n'est pas la
première fois qu'Israël fait pression sur l'Eglise grecque- orthodoxe
pour qu'elle éloigne l'archimandrite Atallah de Jérusalem.
La presse israélienne le qualifie de "rival" du patriarche Irénée et
même l'accuse de vouloir fonder une "Eglise orthodoxe palestinienne".
Hanna Atallah, qui est le plus haut responsable ecclésiastique arabe
au sein de la hiérarchie du Patriarcat grec-orthodoxe, composée de prélats
grecs, reproche à son Eglise de négliger la majorité des fidèles, qui
sont Palestiniens ou Arabes israéliens.
Les services de sécurité israéliens, selon la presse israélienne, soupçonnent
l'archimandrite, qui a la nationalité israélienne, d'avoir eu des contacts
avec des groupes terroristes, notamment avec le leader du hezbollah
libanais, Cheikh Nasrallah.
Moins d'une heure après sa libération, l'archimandrite a accordé une
interview à la chaîne de télévision du Qatar Al-Jazeera dans laquelle
il a déclaré que la lutte pour la libération de la Palestine de l'occupation
israélienne allait se poursuivre.
"Notre position est conséquente et ferme. Nous continuerons de soutenir
les Palestiniens jusqu'à qu'ils obtiennent leur liberté. Nous ne sommes
ni des terroristes ni des assassins, nous sommes des gens qui aspirent
à vivre dans la liberté et la dignité".
Marwan Toubasi, porte-parole de la communauté grecque- orthodoxe en
Cisjordanie, a estimé que la détention de Hanna Atallah "fait partie
des agressions israéliennes contre la liberté religieuse des chrétiens
et des musulmans. C'est une tentative de réduire au silence la voix
qui exprime les peines de sa communauté qui fait partie du peuple palestinien."
Le grand mufti de Jérusalem, Cheikh Ikrema Sabri, a déclaré qu'il y
a de nombreux rabbins qui expriment des opinions extrémistes contre
les Arabes et les Palestiniens, et qui ne sont jamais interrogés par
la police israélienne."
Pour plus d'informations : Agence KNA
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