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05.09.02 - Soudan : Des excuses pour ne pas dialoguer.

Le dimanche 1er septembre, les troupes
de l'Armée de Libération Populaire du Soudan ont pris Torit, l'une des principales villes du sud du pays. Le gouvernement de Khartoum a suspendu les conversations avec le SPLA.

Selon l'armée, les rebelles se seraient emparés de la localité à l'issue d'une violente attaque précédée d'un intense bombardement. Selon les rebelles en revanche, la prise de Torit aurait été la réaction à une provocation des forces de Khartoum. Un porte-parole du SPLA a en effet déclaré que les combats avaient éclaté quand des unités militaires ont attaqué des positions antigouvernementales dans la zone. La contre-offensive des rebelles les auraient conduits jusque dans la ville.

"Après toutes ces provocations, le gouvernement soudanais a obtenu ce qu'il voulait, une excuse pour se retirer des négociations de paix"a déclaré l'évêque auxiliaire de Torit, Mgr Akio Johnson Mutek. Je ne connais pas la dynamique précise de la bataille de Torit, mais une chose est sûre: Khartoum mène depuis quelques temps dans l'Equatoria oriental une campagne systématique faite de provocations. Les preuves en sont les bombardements quotidiens des villages de notre diocèse, que nous signalons à chaque fois."

"Khartoum, a commenté le porte parole du diocèse, ne cherchait qu'un prétexte pour discréditer l'accord conclu à Machakos le 20 juillet dernier. Tout le monde sait bien que ce protocole d'entente, comme il est défini par les parties, conclu grâce à la médiation de l'IGAD et une intervention des Etats Unis, a fait des mécontents à Khartoum et ailleurs.

Les entretiens en cours au Kenya seraient allés trop loin, au point d'aborder le thème délicat du partage des gains dérivant du pétrole. Le SPLA demande en effet depuis longtemps au président soudanais Omar Hassan El Béchir de diviser les revenus de l'or noir, condition indispensable à la relance du sud du pays, très arriéré du point de vue économique et social. Cette fois-ci, la question n'a pas été ignorée par les médiateurs internationaux. L'accord de Machakos et la tournure des négociations en cours au Kenya importunent majorité et opposition au Soudan et bien d'autres pays arabes, comme la Libye et l'Arabie Saoudite.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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