Infocatho



02.09.02 - La rencontre interreligieuse de Palerme.

"Favoriser le dialogue, éviter le syncrétisme", tel est le message que Jean Paul II a adressé au 16ème Forum interreligieux de la communauté Sant Egidio qui se tient actuellement à Palerme.

Il y a souligne que "l'esprit d'Assise favorise le dialogue et la compréhension mutuelle", mais sans tomber" dans le syncrétisme ou le relativisme". Remerciant la communauté de San Egidio pour "le courage et l'audace avec lesquels elle a repris l'esprit d'Assise", le pape a précisé que ces rencontres organisées chaque année dans un pays différent, ont "fait sentir la force de cet esprit". "Nous sommes appelés à le soutenir et à le diffuser, en parcourant les chemins de la justice et en comptant sur l'aide de Dieu".

Expliquant que "aujourd'hui, vivre de cet esprit est encore plus nécessaire", Jean Paul II a justifié l'organisation de la rencontre qui a eu lieu en janvier dernier à Assise et a ajouté que de Palerme s'élève cette fois, "un nouvel appel pour que tous, responsables, s'engagent pour la justice et une authentique solidarité".

Lors de l'ouverture de ce rassemblement, le fondateur de la Communauté San Egidio, Andrea Riccardi, s'est interrogé sur la possibilité qui existe aujourd'hui d'entreprendre un dialogue et de vaincre les peurs. "Il y a des motifs pour dire que l'heure est venue de se refermer sur soi et de ne pas dialoguer, l'heure du fer et non celle de la main tendue", a-t-il affirmé.

Mais pour lui, c'est justement dans cette période que le dialogue devient le plus nécessaire et que les responsables religieux doivent prendre conscience que "les religions ont un rôle décisif pour établir un lien de fraternité entre les peuples". Insistant sur un travail nécessaire d'autocritique des religions elles-mêmes, il a souligné que "beaucoup d'hommes cherchent dans les religions des motifs pour élever des murs protecteurs et pour couper des ponts jugés dangereux".

Lors d'un carrefour sur "Israéliens et Palestiniens, un dialogue pour le futur", les participants dont un ministre d'Etat israélien, Dan Meridor, la déléguée générale de la Palestine en France, Leila Shahid - ont ainsi exposé leurs positions "non pas dans l'opposition, mais dans un vrai dialogue, ce qui est une évolution notable."

Mgr Diarmuid Martin, responsable de la délégation du Saint-Siège au siège de l'ONU de Genève, a réaffirmé les craintes du Saint-Siège face à une mauvaise interprétation de la lutte nécessaire contre le terrorisme. Pour lui, tout les Etats sont d'accord pour mener cette lutte, mais il convient avant tout, surtout en ce moment, de bien considérer les racines de cette violence qui sont avant tout le décalage entre le Nord et le Sud et l'accroissement de la pauvreté.

"La grande arme de la guerre contre le terrorisme, a-t-il ainsi affirmé, devra avoir pour point de départ la confiance et le respect vis-à-vis des autres peuples et la volonté de les assister pour qu'ils puissent réaliser leur propre destin".

Pour plus d'informations : Communauté Sant Egidio

Retour