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11.10.02 - Inde : Une loi sur les conversions forcées.

L'archevêque de Madras et Mylapore, Mgr James Masilamony Arul Das, a pris position de manière décisive contre la nouvelle loi relative aux conversions religieuses forcées que le gouvernement indien de Tamil Nadu est sur le point de soumettre à l'examen du parlement local.

Mgr Das se fait le porte-parole des sentiments de la communauté chrétienne qui se sent la cible inavouée de cette mesure. "Alors que les chrétiens sont au service de la population sans distinction de caste ni de religion à travers ses instituions scolaires, ses hôpitaux et ses organisations sociales, cette ordonnance est une offense à leur bonne volonté et porte atteinte par la calomnie à la pacifique fraternité au Tamil Nadu", a-t-il déclaré.

Il a ajouté que le concept même de conversion forcée est étranger à la tradition chrétienne dans la mesure où le baptême imposé par la force est nul et non avenu du point de vue du droit canonique. En parlant au nom de toute la hiérarchie ecclésiastique l'archevêque de Madras a demandé aux autorités locales de retirer immédiatement cette loi qui, a-t-il souligné, menace la liberté de culte garantie par la Constitution. Dans le cas contraire, les chrétiens se verront dans l'obligation de mobiliser la population et de donner lieu à diverses formes de protestation. Evidemment, la crainte est que cette mesure ne soit exploitée pour persécuter les minorités religieuses sur la base de fallacieuses accusations et de rapports infondés sur des prétendues conversions forcées.

De son côté le "All India Christian Council" (AICC), qui regroupe l'ensemble des Eglises chrétiennes, a annoncé qu'il soumettra à magistrature l'ordonnance par laquelle le gouvernement de l'Etat indien du Tamil Nadu compte punir les conversions religieuses forcées. L'ordonnance a été promulguée le 5 octobre et devrait être examinée par l'assemblée parlementaire du Tamil Nadu le 24 octobre. L'AICC base son recours sur la manière de déterminer si une conversion est bel et bien forcée. Il estime que cette loi, apparemment protectrice, cache en réalité une volonté de persécution de l'Eglise et de la communauté chrétienne.

Le président et le secrétaire général de l'AICC, Donald D'Souza et John Dayal, observent que la conversion forcée ou induite est impossible car tout individu est libre de choisir son credo. Des lois semblables font déjà l'objet de contentieux dans les Etats d'Orissa et de Lok Sabha, où l'offre de cours gratuits peut être considérée comme une incitation à la conversion. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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