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15.10.02 - Sénégal : Chrétiens et musulmans cohabitent.

La force du Sénégal, où la laïcité n'est pas un vain mot, résulte du fait que les croyants musulmans et chrétiens cohabitent confraternellement dans la paix et le respect des convictions religieuses de chaque confession.

Le journal sénégalais "Le Soleil" le souligne dans un récent éditorial, évoquant la cérémonie religieuse de la cathédrale Sainte Anne.. C'est dans ce cadre que les fidèles de la communauté chrétienne de Thiès ont organisé à l'instar des musulmans, une grand-messe de Requiem et de prières en faveur des victimes à la suite du naufrage du bateau " Le Joola " survenu dans la nuit du 26 septembre dernier au large des côtes gambiennes.

La cérémonie a eu lieu à la Cathédrale Sainte Anne de la Cité du Rail sous la présidence de Mgr Jacques Sarr, évêque de Thiès, assisté par une vingtaine de prêtres dont le vicaire du monastère de Keur Moussa, sis sur la route de Cayar.

Une douzaine de bougies ont été allumées, dont onze à la mémoire des victimes des 11 régions du pays et la dernière pour tous les étrangers morts dans cette tragédie qui a placé tout le pays en état de choc. Ces bougies étaient placées devant les centaines de fidèles, hommes, femmes et enfants qui avaient envahi la grande salle de la Cathédrale dès les premières heures de l'après-midi. Non pas pour répondre à l'appel de Monseigneur Jacques Sarr, mais pour compatir face au deuil qui frappe toute la société sénégalaise.

"Ce fut un moment d'intenses émotions, écrit "Le Soleil", lorsque Monseigneur Sarr a évoqué dans son homélie le sort réservé à ces centaines de personnes dont des hommes, des femmes, des adolescents, des jeunes et des enfants qui voulaient pourtant rester et vivre très longtemps. "Il faut que chacun de nous sache que nous disparaissons fatalement comme ces victimes, mais trop c'est trop. Il serait regrettable d'enterrer autrement des personnes appartenant à toutes les ethnies et d'origine diverses et abandonner d'autres dans les eaux."

Ele journal de poursuivre : "Pour Mgr Jacques Sarr, il est trop facile d'accuser Dieu et de lui imputer des causes comme cette tragédie que nous n'avons jamais vécue au cours de notre histoire. "Le Seigneur unique ne fait de mal à personne. Si ce drame a eu lieu, c'est parce que l'être humain, si cher à Dieu, ne fait rien pour s'amender ou s'interroger pour avoir connu un jour ou une nuit pénible ", a-t-il dit.

... "Il faut que les autorités compétentes tout comme les acteurs et les Sénégalais fassent de telle sorte que pareil drame ne se reproduise plus dans notre pays, a déclaré Mgr Sarr qui souhaite que les responsabilités soient situées et à tous les niveaux. "Il ne fait pas l'ombre d'un doute que les Sénégalais meurtris seront en mesure de tirer les leçons devant servir d'indications pour l'avenir. "

Le journaliste qui a rapporté le déroulement de cette messe, a remarque que "le chef de l'Eglise, qui avait beaucoup de peine à s'exprimer au terme de la messe, a saisi l'occasion pour renouveler ses sincères condoléances et sa solidarité au président Abdoulaye Wade et aux parents des victimes en souhaitant que Dieu leur accorde sa miséricorde." (source : allafrica)

Pour plus d'informations : Agence Allafrica

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