19.10.02 - Respecter les différences
sans les minimiser.
Le Conseil ocuménique des Eglises (COE)
a organisé une conférence internationale sur le thème "Chrétiens et
Musulmans en dialogue et au-delà", dans le but d'évaluer l'état des
relations entre les deux communautés.
Cette rencontre de trois jours a eu lieu du 16 au 18 octobre 2002 au
centre oecuménique à Genève, sous l'impulsion de Tarek Mitri, coordinateur
de l'équipe chargée du dialogue et des relations interreligieuses au
COE. Une quarantaine de participants s'y sont rencontrés pour
"une recherche des priorités futures", qui vont sans doute se centrer
sur le travail commun au niveau local.
Elle a été animée par le modérateur du COE Aram 1er, catholicos
du Siège de Cilicie de l'Eglise apostolique arménienne et par Mohammed
El-Awa, avocat et juriste égyptien, et a rassemblé des personnalités
religieuses et politiques de pays à majorité musulmane comme l'Iran,
la Libye, le Nigeria et l'Arabie saoudite, et des pays majoritairement
chrétiens d'Europe et d'Amérique du Nord.
L'urgence du dialogue entre les musulmans et les chrétiens s'est accentuée
ces dernières années d'une part en raison des conflits
qui opposent les deux communautés aussi bien au Nigéria
qu'en Indonésie et d'autre part en raison des migrations car
davantage de gens vivent dans des communautés avec des membres d'autres
religions.
L'identité religieuse est plus forte que l'identité ethnique ou culturelle,
a estimé Aram Ier, catholicos arménien de Cilicie: "Les
musulmans et les chrétiens ne devraient pas minimiser leurs différences
religieuses mais les regarder en face et apprendre à les respecter,
a déclaré Aram Ier. Selon lui, "l'identité religieuse est plus forte
que l'identité ethnique ou culturelle. Elle tend à dresser des murs
entre les gens. Reste que nous ne pouvons pas laisser ces murs s'élever".
L'identité religieuse est plus forte que l'identité ethnique ou culturelle,
a estimé Aram Ier, catholicos de Cilicie,
"Nous ne devons pas céder à la tentation de minimiser les différences
existantes afin de parvenir à un compromis facile", a-t-il dit, avant
de mettre l'accent sur ce qu'il appelle "des différences significatives"
dans "les valeurs morales et sociales" des deux religions ainsi que
dans leur enseignement théologique. Les chrétiens et les musulmans interprètent
la liberté, la démocratie et les droits de la personne différemment
avec "des implications concrètes pour nos communautés qui vivent ensemble
en un lieu".
Pour Abdelouahed Belkeziz, secrétaire général de l'Organisation de la
Conférence islamique, avec le développement de l'éducation moderne et
de la science, "les différences doctrinales partielles entre l'islam
et le christianisme ont commencé à diminuer". Différences partielles,
mais fondamentales pour un chrétien car elles s'appellent la
foi chrétienne en un Dieu Trinité, Père, Fils et
Esprit, et la foi en Jésus-Christ Fils de Dieu venu parmi les
hommes.
Le théologien d'Arabie saoudite estime que "nous devrions pouvoir réduire
nos différences, puisque nous appartenons tous au peuple des Ecritures
et que nous sommes tous adeptes de religions révélées qui sont toutes
issues d'une source commune".
Les points de vues chrétiens ont été présentés par Mgr
Michael Fitzgerald, président de la Commission pour le dialogue interreligieux
au Vatican, et par le pasteur Konrad Raiser, secrétaire général du Conseil
oecuménique des Eglises.
Parmi les intervenants musulmans, Sayyid Mohammad Ali Abtahi, président
de l'Institut pour le Dialogue Interreligieux, et vice-président de
la République Islamique d'Iran, le Dr Mohammed Ahmed Al-Sherif, secrétaire
général, Islamic Call Society et le Dr Hamid Bin Ahmand Al-Rifaie, président
du Forum International Islamique pour le Dialogue.
Toutes ces interventions se sont s'inscrites dans le cadre des efforts
visant à promouvoir depuis plus de trente ans le dialogue entre chrétiens
et musulmans. (source : eni)
Pour plus d'informations : Conseil
oecuménique des Eglises
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