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24.10.02 - Zimbabwé : Mugabe intensifie ses pressions.

Depuis plusieurs mois déjà, le gouvernement tente de contrôler, voire d'absorber, les services caritatifs de l'Eglise catholique.

Il a clairement manifesté son intention de gérer l'hôpital missionnaire de Saint-Luc, à 160 kilomètres au nord-ouest de la ville de Bulawayo, et de le rénover pour en faire l'hôpital central de la province du Matabélé. Tout en se félicitant de l'intention du gouvernement de rénover cet établissement, l'Eglise s'est opposée à cette demande, craignant qu'il "ne se dégrade comme d'autres institutions sanitaires gouvernementales". L'Eglise veut conserver le contrôle sur le seul hôpital du pays qui lui appartient encore.

Face à l'irritation du président Robert Mugabe qui a menacé de traiter comme "des politiciens" ceux qu'il accuse de freiner les efforts du gouvernement, Mgr Pius Ncube, archevêque de Bulawayo, fait remarquer : . "Le gouvernement veut avoir une solution facile et rapide car cela lui coûterait trop cher de construire son propre hôpital.", a fait remarquer l'archevêque, dans un entretien à l'Agence ocuménique ENI.

... "Nous craignons qu'il ne laisse l'hôpital se dégrader comme c'est le cas avec d'autres hôpitaux qui n'ont pas de médicaments, pas assez de nourriture et plus de médecins, car ceux-ci s'en vont"... "Les hôpitaux gouvernementaux font aussi payer d'avance, et les pauvres sont donc privés de soins."

Des entraves gouvernementales à la distribution de vivres par la "Caritas" locale aux populations défavorisées de certaines régions du pays avaient déjà été constatées. En accusant les organisations et les agences d'entraide internationales travaillant au Zimbabwe de "s'immiscer dans les affaires intérieures". Il le président Robert Mugabe a également

"Save the Children", qui est une organisation basée en Grande-Bretagne, a mis en oeuvre tous ses moyens afin de distribuer des vivres à 55.000 villageois du district de Binga.

Le Programme alimentaire des Nations Unies a cessé la semaine dernière de distribuer des vivres dans le district d'Insiza, expliquant que cette aide était exploitée politiquement contre les opposants au gouvernement.

Tarcisius Zimbiti, le directeur adjoint de "Justice et Paix", a rejeté les accusations de Mugabe qui prétend que ces organisatins caritatives soutiennent les opposants au chef de l'Etat : "Nos seules activités se situent dans le cadre de l'éducation civique, de l'engagement social de l'Eglise et de l'assistance aux victimes de violations des droits. En fait, nous aidons le gouvernement en dispensant l'éducation civique pour que les citoyens soient mieux informés." (source : eni)

Pour plus d'informations : Agence ENI

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