22.10.02 - USA : Remous autour du document
romain.
Le refus du Saint-Siège d'approuver
les "normes" adoptées en juin dernier par le conférence
des évêques des Etats-Unis envers les prêtres pédophiles,
n'est pas un rejet, mais une demande de clarification et de garanties
avant de suspendre un prêtre de tout ministère.
La lettre du préfet de la congrégation pontificale pour
les évêques confirme le pleine appui du Saint Siège
pour faire face à cette situation que connait l'Eglise aux USA.
"Il n'y a pas de place dans le sacerdoce et dans la vie religieuse
pour qui pourrait faire du mal aux enfants."
Mais, pour le Vatican, la "tolérance zéro" ne
peut suspendre les garanties fondamentales qui font parties des droits
de l'homme. Un prêtre ne peut être chassé sur la
seule base d'une accusatin non démontrée, sans qu'ait
eu lieu un juste procès respectant, jusau'à la sentence,
la présomption d'innocence.
Dans sa conféence de presse, le vendredi 18 octobre, le cardinal
Castrillon Hoyos fit plusieurs remarques qui éclairent cette
demande que soient modifiées certaines dispositions des normes
de la conférence épiscopale.
Peut-on accepter, disait-il, que soient chassés aujourd'hui des
prêtres qui, après une faure déjà sanctionnée,
ont donné vingt, trente années de ministère irréprochable
? L'Eglise peut-elle ignorer elle-même ce qu'elle enseigne, le
pardon et le rachat, voire la conversion ? Combien de saints ont eu
jusau'à leur conversion une vie très éloignée
des principes chrétiens ?
Un éditorial de la revue jésuite italienne "La Civiltà
Cattolica, dont les articles sont relus au Vatican avant toute parution,
propose trois critères, qui pourraient être ceux demandés
par le Saint-Siège aux évêques américains
:
1 - Le prêtre suspect doit être écarté de
tout contact avec des mineurs. 2 - Des mesures très sévères
doivent être prises contre les coupables. 3 - Mais sur la base
d'une sérieuse vérifications des faits.
Rome veut des preuves avant de suspendre un prêtre.
Cette demande de révision est interprètée comme
un rejet du document américain, par les associations de défense
des victimes d'abus sexeuls, en particulier le "Réseau des
survivants d'abus sexuels commis par des prêtres." Leur avocat
Mitchell Garabedian a déclaré :"J'ai parlé
avec certains de mes clients. Ils sont très déçus,
dégoûtés, révoltés. Ils ont le sentiment
d'être une nouvelle fois victimes." La présidente
du "Réseau", Barbara Claine, d'ajouter :"Nous
n'avons pas besoin d'un autre comité, d'autres études,
d'autres palabres. Ce qu'il nous faut maintenant, c'est de l'action.
Nous devons faire passer la protection de nos enfants avant toute chose."
Du côté des prêtres, leur association de défense
considère que cette demande de Rome prend en considération
leur attente qu'ils soient respectés et que les rumeurs ne peuvent
être admises comme seules preuves. (source : cns)
Pour plus d'informations : Agence CNS
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