26.10.02 - France : Les Eglises devant la
loi sur la sécurité
Le mardi 22 octobre, le vice-président
de la conférence des évêques de France, s'est inquiété,
de "l'amalgame" entre délinquance et défavorisés dans le projet de loi
de sécurité intérieure présenté mercredi en conseil des ministres.
Il a déclaré aux journalistes de l'Association des journalistes
de l'information religieuse (Ajir), à propos du projet de loi
de sécurité intérieure présenté mercredi en conseil des ministres par
Nicolas Sarkozy, "On fait un amalgame entre certaines catégories sociales
défavorisées et la notion de délinquance, ça va un peu vite."
" Le secours catholique a pris position de manière claire et nette"
sur ce projet, car il a en effet estimé le 7 octobre que le projet de
loi institue un "délit de pauvreté", en citant les mesures visant la
mendicité, les gens du voyage, les "victimes de la prostitution" et
les squatters.
De son côté la Fédération protestante de
France a publié une déclaration concernant le débat ouvert sur
la "sécurité intérieure".
" En tant que chrétiens, protestants, dit ce document, attachés
à vivre notre foi dans la société, partageant les inquiétudes de nos
concitoyens, nous pensons que le débat public que suscitent le projet
de loi sur la sécurité intérieure et la loi d'orientation et de programmation
pour la justice sont d'une grande importance, et nous souhaitons y participer.
Dans cette perspective, nous souhaitons qu'au projet de loi sur la sécurité
intérieure ne soit pas appliquée une procédure d'adoption en urgence
qui frustrerait la représentation parlementaire et, au-delà, le pays
tout entier d'une occasion de réflexion approfondie."
..." Une politique de répression ne peut être qu'un volet d'un
travail en profondeur qui portera sur les valeurs autour desquelles
s'organise la société ; qui développera une politique de prévention,
d 'éducation, et de protection sociale ; qui définira une politique
de l'immigration. Or ce débat public nous semble mal engagé s'il doit
stigmatiser des catégories de populations qui le plus souvent sont déjà
des victimes ; - jeunes en difficultés ; - prostituées victimes de réseaux
; - mendiants victimes de la paupérisation ; - gens du voyage pour qui
la loi républicaine n'est pas appliquée."
..." La lutte nécessaire contre les réseaux mafieux, contre les
réseaux de prostitutions ou de mendicité doit pouvoir être menée sans
faire de leurs victimes des boucs émissaires. Nous invitons les Eglises
et associations membres de la Fédération protestante de France, à participer
à ce débat de société. La politique de sécurité en est une dimension.
Elle prend tout son sens, pour notre République fondée sur les valeurs
d'égalité, de liberté et de fraternité, dans le cadre d'une justice
sociale renforcée." (sources : fpf)
Pour plus d'informations : Fédération
Protestante de France
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