26.10.02 - France : Les questions que posent
l'homosexualité.
Les Eglises protestantes françaises,
luthériennes et réformées, sont opposées à la bénédiction de couples
homosexuels.
Dans un communiqué commun, elles précisent que leur position s'explique
non "par condamnation morale mais par refus d'ériger des situations
particulières en modèle d'identification".
Elles précisent en outre que l'homosexualité d'un pasteur ne peut être
un motif de refus d'embauche. Le conseil permanent des Eglises luthériennes
et réformées françaises fixe aussi une ligne de conduite vis- à-vis
des pasteurs homosexuels: "l'orientation sexuelle" ne peut être un motif
de refus d'embauche mais le pasteur doit garder à son homosexualité
un "caractère privé". Le "document de travail" des deux communautés,
appelé "Eglise et homosexualité", devrait servir de point de départ
à une consultation des communautés locales, avant que les Eglises n'arrêteront
une position définitive sur la question.
"En 1994, dit le document luthéro-réformé,
la Fédération Protestante de France avait adopté un texte intitulé "
L'homosexualité. Eléments de réflexion " qui est toujours un texte de
référence à ce jour. Dans toutes ces approches, la question est posée
quant à la place des personnes et des couples homosexuels dans les communautés
chrétiennes: sont-elles acceptées et reconnues en tant que personnes
homosexuelles jusque dans les implications les plus concrètes de la
vie chrétienne ? Ou bien sont-elles tolérées ? Sont-elles rejetées ?
"Les questions que les personnes homosexuelles posent aux Eglises
sont essentiellement de trois niveaux : ·
1) L'accueil et l'acceptation sans discrimination des personnes homosexuelles
dans les communautés d'Eglise (les paroisses) et dans les lieux de responsabilité
et d'engagement, par exemple au conseil presbytéral.
" Les Eglises sont appelées à accueillir et à accepter toute personne
sans discrimination de sexe, de race, d'origine, de milieu, d'orientation
y compris sexuelle. Elles ont pour vocation d'accueillir chacun tel
qu'il est et de l'aider à vivre sa vie et sa foi dans la fidélité à
la Parole de Dieu. Elles invitent aussi les familles à ne pas juger
ou rejeter leur fils ou leur fille qui se révèleraient être homosexuels,
même si cette acceptation familiale et ecclésiale n'implique pas l'homosexualité
comme modèle social. Chacun doit pouvoir réaliser sa vie dans le respect
et la dignité des personnes."
2) La bénédiction d'une union homosexuelle qui s'engage dans la durée
et dans la fidélité.
"Il ne nous semble pas adéquat que l'Eglise institue publiquement
des situations qui ne sont que particulières, même si elles sont aujourd'hui
davantage acceptées. Car, par l'impact de sa parole publique et la force
symbolique de ses rites, l'Eglise risque de contribuer, bien malgré
elle, à la confusion actuelle qui voudrait faire croire que tout se
vaut et s'équivaut. La question, en effet, n'est pas de savoir si un
couple homosexuel est capable de s'aimer vraiment et de s'engager dans
la durée : il en est sûrement tout aussi capable qu'un couple mixte.
La question n'est pas ici du côté de l'Amour, mais elle est bien du
côté de la Loi (au sens où nous l'entendons dans le chapitre "approche
psychanalytique") c'est-à-dire de la distinction et de la symbolique
sociale qu'elle porte."
3) L'acceptation de candidats homosexuels au ministère pastoral.
"Sur la question de l'acceptation ou non de pasteurs homosexuels
dans un ministère ecclésial, une attitude figée et globale ne semble
pas souhaitable. Cependant, il est important de prendre en compte les
éléments suivants :
"· L'orientation sexuelle en soi n'est pas un argument de refus
: les critères d'embauche ne doivent pas être basés sur une orientation
sexuelle, mais bien sur des capacités humaines et des compétences professionnelles
indépendantes de la sexualité."
"· Le pasteur est exposé à une dynamique transférentielle : la
responsabilité ecclésiale est un lieu inévitable de transfert et d'identification
très puissant. En effet, qu'on le veuille ou non, les paroissiens projettent
sur le pasteur et son couple pastoral une demande de modèle porteur
de représentations tout autant que de repères sécurisants et structurants.
"
Le document pose alors cette question : "Et après ?"
" Les Eglises protestantes occidentales sont nombreuses à faire
preuve d'imagination pour trouver une sorte de troisième voie devant
les questions posées par la demande de bénédiction des couples homosexuels.
Entre le refus et l'acceptation inconditionnelle, il s'agit pour beaucoup
de trouver une façon d'être Eglise aussi pour les personnes homosexuelles,
mais sans tomber dans le piège de la confusion où il n'y aurait pas
de différence entre homosexualité et hétérosexualité. Pour les Eglises
protestantes cela est d'autant plus difficile que, justement, elles
disent ne pas "marier", mais "bénir" des mariages ou des unions. Dès
lors se pose la question de savoir comment proposer autre chose qu'un
accompagnement pastoral, tout acte public pouvant très vite prêter à
confusion." (source : fpf)
Pour plus d'informations et pour l'ensemble du texte : Fédération
protestante de France
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