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28.10.02 - RD.Congo : Le pillage du pays.

Les autorités religieuses de la République Démocratique du Congo ont pris une position nette contre les responsables du pillage des richesses économiques du pays.

Lors d'une conférence de presse tenue samedi à Kinshasa, l'archevêque de la capitale, le cardinal Frédéric Etsou, les représentants de quatre autres Eglises et un représentant de la communauté islamique ont réclamé la démission des ministres mis en cause dans le dernier rapport des Nations Unies sur l'exploitation illégale des ressources naturelles au pays.

Ils ont par ailleurs souhaité que ces personnalités politiques soient exclues des autorités transitoires qui devraient être créées dans les prochains mois, à l'issue du Dialogue intercongolais. Pour les représentants religieux, tous les fonds déposés en banque, dérivés du pillage, doivent être saisis et rendus aux caisses de l'Etat, de façon à ce qu'ils puissent être utilisés pour payer les fonctionnaires et financer des investissements utiles pour le peuple, tels que des hôpitaux, des routes et les infrastructures détruites par la guerre.

Le communiqué diffusé le samedi 26 octobre sollicite également l'adoption de sanctions contre tous les Etats et les institutions impliqués dans le pillage du Congo. Les religieux invoquent la constitution d'un tribunal pénal international chargé d'enquêter et de punir les coupables des crimes contre l'humanité et des crimes économiques perpétrés contre la République Démocratique du Congo au cours du conflit armé ayant provoqué la mort de plus de 3 millions de Congolais.

Les personnalités qui ont organisé cette conférence de presse à la résidence du cardinal Etsou, ont souligné l'exigence de prolonger le mandat de la MONUC (Mission de l'ONU au Congo) et de la transformer de simple force d'observation en force de maintien de la paix. Les autorités religieuses du Congo ont enfin lancé un appel aux protagonistes politiques et militaires de la crise nationale, engagés dans de délicats colloques à Pretoria (Afrique du Sud).

"Qu'ils fassent preuve de maturité et d'amour pour la patrie" lit-on dans la note écrite, "en trouvant sans ultérieur retard un accord susceptible d'ouvrir la voie à la réconciliation nationale et à la création d'institutions de transition".

La conférence de presse a rassemblé l'archevêque de Kinshasa, le cardinal Etsou, le président de l'Eglise de Christ au Congo, Mgr. Pierre Marini Bodho, le premier suppléant de l'Eglise Kimbanguiste, le révérend Lucien Luntadila Ndala, le secrétaire de l'archevêque orthodoxe de Kinshasa, le professeur Théodore Fumunzanza, le pasteur Albert Kankienza Muana Mbodo, président de la Ligue des Eglises du Réveil et l'imam Moussa Rachidi, délégué des communautés islamiques. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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