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04.11.02 - Nicaragua : L'affaire prend de l'ampleur.

L'affaire de corruption qui touche l'ancien président Arnoldo Aleman affecte désormais la hiérarchie de l'Eglise catholique du Nicaragua, et notamment le cardinal Obando, ami de l'ex-président.

Selon les informations de l'agence oecuménique ENI, des démarches politiques et juridiques sont actuellement faites contre l'ancien président Aleman pourrait bientôt devoir faire face à un procès ou à partir en exil.

Or Arnold Aleman et le cardinal Miguel Obando y Bravo, archevêque conservateur de Managua, ont été très longtemps des alliés politiques, et cette alliance semble avoir été payante, du moins temporairement. Le cardinal, souvent accusé d'être proche de la CIA, avait ouvertement appuyé "La Contra", guérilla militaire d'extrême droite armée par Washington à l'époque du gouvernement sandiniste."

En ce qui concerne la station diocésaine de "La Poderosa", Sergio Garcia, du parti libéral, allié d'Arnoldo Aleman, mais aujourd'hui opposé à l'ancien président, estime que l'Eglise a manqué à sa mission. "Si l'Eglise avait utilisé la concession de la fréquence radio pour étendre le domaine de l'évangélisation, ces problèmes n'auraient pas eu lieu. Au contraire, elle a agi contre l'Evangile en diffusant des messages qui n'ont rien à voir avec l'évangélisation", a-t-il dit.

D'autres représentants de l'Eglise sont aussi éclaboussés par le scandale. Le quotidien "El Nuevo Diario" a rapporté le 19 octobre qu'Amado Peña, un prêtre proche du cardinal Obando, avait reçu l'an dernier trois chèques d'un montant total de 61.000 dollars du gouvernement. Les chèques portaient la signature de Salvador Quintanilla, directeur des communications de l'ex-président Aleman, aujourd'hui en prison pour escroquerie, ajoute le journal.

L'un des chèques aurait servi à payer les déclarations de l'abbé Peña, après la découverte de plusieurs squelettes sur un site de construction à Managua. Peña avait déclaré que les ossements étaient ceux de prisonniers politiques qui auraient été massacrés par les sandinistes, au pouvoir durant les années 80. Affirmation contredite par les archéologues qui ont identifié les ossements comme datant de la période pré-colombienne. L'abbé Peña a refusé de faire des commentaires sur cet argent.

Le 15 octobre, Eddy Montenegro, vicaire général de l'archidiocèse de Managua, a retourné quelque 20.000 dollars qu'il aurait reçus du Conseil électoral suprême (CES) du gouvernement pour la rénovation d'églises. Le Conseil électoral est dirigé par Roberto Rivas, fils de l'intendante du cardinal Obando. Les procureurs du gouvernement actuel avertissent que Rivas pourrait bientôt faire l'objet de poursuites. (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence ENI
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