04.11.02 - Bangladesh : La force du pardon.
Dans une région reculée du nord du
Bangladesh, une hindoue convertie au catholicisme désamorce un risque
de conflit communautaire par son offre de pardon, indique l'agence des
Missions étrangères de Paris, Eglises d'Asie.
Dans cette région, le christianisme reste très minoritaire mais
il connaît un nombre croissant de conversions, Konoklota Sarker,
convertie au catholicisme et violemment attaquée par l'un de ses voisins
musulmans a désamorcé un risque de conflit communautaire en offrant
le pardon à son agresseur. La scène s'est déroulée le 13 septembre dernier
dans le village de Tengrachala, dépendant de la paroisse catholique
de Kewalchala, située dans le district de Sripur, à 90 km. au nord-ouest
de Dacca.
Le début de l'histoire remonte au 7 juillet dernier lorsque Mohammed
Ramjan Ali, musulman âgé de 60 ans, s'en est pris violemment à une de
ses voisines, Konoklota Sarker, après qu'il eut aperçu des poules appartenant
à cette dernière picorer le riz qu'il avait stocké. Six hommes se seraient
joints à Ali, battant si violemment la femme qu'elle a dû être hospitalisée.
Selon une source catholique locale, Ali nourrissait de longue date un
ressentiment contre Sarker et sa famille du fait qu'elle et ses proches
avaient refusé les propositions qui leur avaient été faites de se convertir
de l'hindouisme à l'islam et avaient finalement choisi de rejoindre
l'Eglise catholique.
Après avoir quitté l'hôpital, Konoklota Sarker a décidé de ne pas porter
plainte à la police, estimant qu'une démarche auprès des autorités ne
ferait qu'envenimer les choses. Elle a préféré demander l'aide de son
curé, le P. Dominic Rozario, qui, en collaboration avec le responsable
du village, Mizamur Rahman, a convaincu les deux parties de l'utilité
d'une médiation publique, médiation organisée par Rosaline Costa, coordinatrice
de "Hotline Bangladesh", une ONG catholique bangladaise.
Le jour retenu pour la médiation fut le vendredi 13 septembre dernier,
après l'heure de la prière pour les musulmans. Selon Rosaline Costa,
c'est dans un climat de tension que se déroula la rencontre : après
avoir offert une prière universelle, le P. Rozario et Rosaline Costa
invitèrent les deux parties à venir se parler. Cinquante personnes de
chaque côté les accompagnaient.
Mohammed Ali tremblait de peur, craignant une lourde sanction. Cependant,
Rosaline Costa parla du pardon, soulignant que " la paix garde les gens
de toutes religions ensemble et qu'elle les mène à Dieu ". Comme sanction,
il fut demandé à Ali de payer, dans la mesure de ses moyens, les frais
médicaux engagés par Konoklota Sarker. M. Ali s'approcha alors de K.
Sarker, lui prit les mains et implora son pardon que celle-ci lui offrit
immédiatement. Pour Konoklota Sarker, " le pardon peut tout calmer et
même empêcher le sang de couler ". (source : eda)
Pour plus d'informations : Agence EDA
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