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09.11.02 - La globalisation n'est ni bonne ni mauvaise.

Dans un entretien avec l'Agence Fides, le P. Piero Gheddo, missionaire de la PIME, l'Institut pontifical des Missions extérieures, évoque ce qu'est véritablement la mondialisation et la globalisation, au moment où se tient le "Forum Social de Florence".

Le P. Gheddo est un spécialiste et un grand connaisseur de l'évangélisation missionnaire et fut, pendant 35 ans, le directeur de la revue "Monde et Mission".

"Les contestations qui existent face à la globalisation son compréhensibles. En fait elles mettent sous les feux de la rampe, la tragédiea de notre monde cassé en deux : le Nord et le Sud, l'un qui a trop, l'autre qui a trop peu. Dans le passé, la faim existait déjà dans le monde, mais ces populations affamées vivaient loin. Aujourd'hui, le développement des nouvelles technologies et des mass-medias fait que l'information et les échanges d'idées se transmettent rapidement, en temps réel."

..." Les contrastes économiques, sociaux et culturels, entre les peuples, émergent avec violence : nous sommes deux mille ans après le Christ et les peuples de l'Afrique noire, principalement, pratiquent encore, dans les zones rurales, une économie de subsistance."

..." Tandis qu'en 1960, l'Afrique noire exportait la nourriture, aujourd'hui elle doit importer 30 % de la nourriture qu'elle consomme. Il se vérifie qu'ainsi les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Les pays bénéficiaires de la globalisation progressent, les autres restent à terre et reculent. Le marché commun est alors considéré comme fautif et tout donne à penser que la globalisation est la nouvelle question sociale du 21ème siècle."

..."Pour affronter ce phénomène de la globalisation, il nous manque une analyse sérieuse du développement et du sous-développement. Grâce à la globalisation, dans le dernier demi-siècle, le tiers-monde s'est grandement développé. Mais cela concerne surtout l'Asie où ce prorès est évident même dans les pays les plus pauvres comme le montre le Bangladesh... En Inde, la dernière famine date de 1966, à la différence de l'Ethiopie ou du Soudan. Avec un milliard d'habitants, l'Inde exporte désormais de la nourriture en Afrique, au Moyen Orient, en Russie, alors qu'on meurt de faim en Ethiopie et au Soudan."

..."Les piliers du sous-développement africain sont au nombre de quatre et s'appllent le fanatisme, l'anaphalbétisme, les gouvernements corrompus et les militaires. Le développement ne peut venir que de l'instruction, de l'évolution des mentalités et des cultures, de l'éducation, des gouvernements stables, de la liberté économique et d'un libre marché mondial."

... "le développement, dit l'encyclique 'Redemptoris Missio' ne vient pas d'abord ni de l'argent, ni des biens matériels, ni des structures techniques, mais de la maturation des mentalités et des coutumes...Dire que le Sud est pauvre est un mensonge qui n'aide pas les pays pauvres. La globalisation n'est a priori ni bonne ni mauvaise. Elle sera ce que les hommes en feront. Elle doit être au service de la personne humaine, de la solidarité et du bien commun."

..."Le développement des peuples est un thème particulièrement complexe alors que notre civilisation matérialiste le réduit à des facteurs économiques, pauvres ou riches. Maritain a dit que la racine même du développement humain réside dans l'idée qu'un peuple se fait de Dieu, de laquelle dérive sa culture, l'idée qu'il se fait de la nature, de l'homme, du travail et du but qu'il poursuit."

..." L'Eglise a sa manière, a été la premiere à globaliser les peuples en annonçant l'Evangile. 'Allez dans le monde entier, annoncer l'Evangile à toutes les créatures.' (Mc 16. 15)" (source : Fides)

Pour plus d'informations : Agence Fides

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