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11.11.02 - USA : Conférence des évêques sur la pédophilie.

La conférence épiscopale catholique américaine a débuté le lundi 11 novembre à Washington ses travaux visant à revoir sa politique de sanctions vis-à-vis des prêtres pédophiles, après le rejet le mois dernier par le Vatican d'une première version tendant à la "tolérance zéro".

Les 288 évêques de la conféence devraient approuver une version révisée de la charte de conduite adoptée en juin dernier à Dallas (Texas). Le nouveau texte a été modifié sur de nombreux points, pour tenir compte du veto du Saint-Siège, une révision qui a suscité l'indignation des associations de victimes.

"Nous ne reculerons pas dans notre volonté de compassion envers ceux qui ont été blessés ni dans notre détermination à mettre en place des politiques qui protègeront les enfants", a néanmoins assuré l'évêque de Belleville (Illinois), Wilton Gregory, président de la conférence épiscopale, dans son discours d'ouverture.

Contrairement à la réunion de Dallas, les victimes d'agressions sexuelles par des prêtres n'ont pas été invitées cette fois-ci à s'exprimer devant l'assemblée plénière des évêques mais de nombreuses manifestations sont prévues.

La politique adoptée à Dallas prévoyait l'exclusion immédiate de tout prêtre responsable à l'avenir d'une agression sexuelle sur un mineur et celle de ceux déjà convaincus de récidive. Après le veto du Vatican, une version amendée de cette "Charte pour la protection des enfants et de la jeunesse" a été élaborée par une commission mixte composée d'évêques américains et de représentants du Vatican.

Assuré de recevoir l'aval de Rome, le nouveau texte impose désormais, pour qu'un prêtre pédophile puisse être renvoyé définitivement du clergé, que la plainte soit déposée dans un délai maximum de dix ans après l'âge de la majorité de la victime (donc jusqu'à 28 ans au plus tard).

Les juristes du Saint-Siège avaient également estimé trop vague la notion d'"abus sexuel". Le nouveau texte la replace dans un cadre religieux en la définissant comme "une violation externe, objectivement grave, du sixième commandement, mais conserve la notion élargie selon laquelle l'agression sexuelle n'implique pas nécessairement "la force, le contact physique ou un impact nuisible et discernable".

Les autorités judiciaires américaines pourront exiger communication du dossier mais l'Eglise catholique pourrait alors décider de ne pas le faire sur le fondement du premier amendement de la Constitution américaine qui garantit la liberté d'expression. Un vote en vue de l'adoption du nouveau texte est prévu mercredi. (source : cns)

Pour plus d'informations : Conférence épiscopale des USA

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