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11.11.02 - France : Une messe pour les blessés de la route.

Une première en France, le dimanche 10 novembre. Un évêque, Mgr Michel Dubost, évêque d'Evry, dans la région parisienne, a célèbré une messe dédiée aux blessés de la route.

Il avait choisi un lieu symbolique à double titre. Elle a été célébrée à la basilique Notre Dame de Bonne Garde de Longpont-sur-Orge, proche d'une autoroute à grande circulation, au sud de Paris. Et cette basolique était jadis une halte traditionnelle sur le chemin des pélerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui invoquaient sa protection.

L'église, une abbaye bénédictine, classée monument historique avec une partie de ses murs datant des XIe et XIIIe siècles, n'avait donc pas été choisie par hasard. L'évêque voulait ainsi marquer les limites de "l'insécurité routière." et transmettre un message actuel.

"Il y a vingt-cinq ans, se souvient-il, j'avais édité une série d'affiches pour dire que sur la route aussi, nous devons nous aimer les uns les autres". Ce message, il l'a répété plusieurs fois aux fidèles, venus en nombre. De mémoire de paroissien, ils étaient presque autant que lors de l'enterrement, l'été dernier dans cette même église, de deux amis de 19 et 20 ans, tués un samedi soir dans un banal accident de voiture en sortie de boite de nuit.

"Nous ne pouvons pas simplement dire qu'il y a des victimes. Nous sommes aussi du côté de ceux qui peuvent provoquer des accidents", a lancé d'entrée l'évêque en rappelant que "la route fait plus de 8.000 morts et 150.000 blessés par an dont 12.000 seront à jamais invalides".

"Cette insécurité routière est un scandale qui doit provoquer la réaction de tous les conducteurs et les inciter à une conversion de leur comportement", a poursuivi Mgr Dubost. "On ne peut pas conduire quand on est chrétien comme si on l'était pas. Pour bien conduire, il faut au moins deux éléments : d'une part se respecter, s'aimer. Et s'aimer, ça veut dire que l'autre peut être faible. Et d'autre part, avoir conscience de sa propre faiblesse. On a le droit d'être fatigués, on a le droit de ne plus être capables de conduire car on est trop vieux".

Non loin de là se trouve l'hôpital de Longjumeau et, des infirmières et des membres de l'équipe de l'aumônerie sont là : "Au service de traumatologie, il y a tous ces jeunes cassés par les accidents de la route. C'est pour eux que je suis là", explique l'une d'entre elles.

A la fin de la messe, l'évêque invite tout le monde à réciter la prière de "Notre Dame de Bonne Garde, Notre Dame de la route", dont la fresque restaurée du peintre François Zbinden orne le choeur de la basilique. On y parle du "silence inquiétant des hôpitaux et du pâle sourire des accidentés", de "la maison qui crie l'absence, de l'enfant qui comprend trop bien et du deuil sans au revoir". (source : diocèse d'Evry)

Pour plus d'informations : Diocèse d'Evry

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