20.11.02 - Congo-Brazza : Il faut briser
le silence.
Afin de briser le "silence" sur la
situation prévalant dans la région du Pool, à l'extrême sud du Congo-Brazzaville,
Mgr Louis Portella, évêque du diocèse de Kinkala, a dénoncé mardi à
Paris, le mardi 19 novembre, les "crimes contre l'humanité" qui y sont
commis.
La liste des exactions dressée par Mgr Portella, lors d'une conférence
de presse dans les locaux de la Fédération internationale des ligues
des droits de l'Homme (FIDH) est impressionnante depuis le printemps,
où les forces gouvernementales ont été envoyées dans cette zone pour
neutraliser des "terroristes".
"Villages dévastés, pillages, jeunes traités sans procès, viols, exécutions
sommaires", telle est la description qu'il donne. A quoi s'ajoute le
déplacement de plusieurs milliers de civils en raison de la situation.
"Pour moi, il y a urgence. On ne saura jamais crier assez (...). L'interpellation
est un antidote", a-t-il dit.
A la FIDH, on souligne que quelque 37.000 personnes déplacées vivraient
à la périphérie de Brazzaville dans des conditions "plus que déplorables":
manque d'eau potable, de nourriture en quantité suffisante, de sanitaires.
Bernard Coyault de la coordination Congo-Brazzaville de la Fédération
protestante de France, a fait état quant à lui de la présence de quelque
50.000 personnes déplacées dans le secteur de la capitale, dont environ
12.000 dans six camps, citant pour sources l'organisation "Action
Secours Urgence" (ASU) et "Caritas", "mandatées par l'ONU".
L'évaluation de la situation dans le Pool est en tout cas difficile,
l'armée "interdisant tout accès, même aux humanitaires", selon la FIDH
qui fait état de "témoignages" concordants sur "l'absence d'affrontements
ces derniers temps" et sur des "bombardements injustifiés de l'armée",
alors que "la force publique semble avoir le contrôle de toute la région".
A l'origine, les forces régulières sont intervenues dans la région pour
en finir avec des rebelles "Ninja" du pasteur Frédéric Bitsangou, alias
Ntoumi, qui ont repris les armes fin mars.
Pour Mgr Portella, "Il y a tout un mysticisme autour de lui mais je
ne crois pas que les ressortissants du pool se reconnaissent en lui",
a-t-il déclaré en ajoutant que les "Ninjas existent mais qu'il n'y a
pas de moyens de déterminer exactement ceux qui agissent".
Afin de régler cette nouvelle crise intervenant trois ans après la fin
de la guerre civile de 1998-1999, l'évêque de Kinkala prône "la voie
du dialogue". (source : fidh)
Pour plus d'informations : Caritas
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