18.11.02 - Les chrétiens irakiens
craignent la guerre.
L'évêque irakien Shlemon Warduni n'a
qu'une réponse à donner à tous ceux qui lui demandent comment soutenir
le peuple de son pays: "Priez pour nous."
A l'heure le chef de la mission de l'ONU Hans Blix arrivant Bagdad,
pour relancer le processus de vérification des armements interrompu
depuis quatre ans, mais aussi devant la possibilité d'une intervention
militaire contre l'Irak, les chrétiens irakiens ont été invités à prier
le 22 novembre. Cette prière exprime leur inquiétude devant la
menace d'une guerre si l'Irak ne se conformait pas aux demandes de la
résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée le 8 novembre,
ou face à des manoeuvre de Washington et Londres pour provoquer le fiasco
de la mission.
L'Irak compte 650'000 chrétiens, qui représentent moins de 3'% d'une
population majoritairement musulmane dans ce pays de 22,5 millions d'habitants.
Environ 70% des chrétiens sont membres de l'Eglise chaldéenne. La politique
laïque du gouvernement signifie que les chrétiens chaldéens sont bien
représentés dans la classe moyenne. Les responsables religieux mettent
l'accent sur la liberté de pratiquer que possèdent les chrétiens aujourd'hui.
Mgr Warduni qui appartient au patriarcat chaldéen espère que toutes
les Eglises et communautés s'associeront à cette journée de prière réclamée
par son Eglise, qui suit l'ancien rite chaldéen mais est rattachée à
Rome.
Mar Gregorius Salbea, archevêque orthodoxe syrien de Mossoul, dans le
nord de l'Irak, appelle pour sa part les responsables religieux à prendre
des mesures pour se préparer à l'éventualité d'une crise: "Nous sommes
en danger à tout moment".
Si la guerre éclate, chrétiens et musulmans resteront soudés, affirme
de son côté le pasteur Haitham A. Al Jazrawi, de l'Eglise évangélique
presbytérienne de Kirkuk, dans le nord de l'Irak. "En tant que chrétiens,
nous ne nous distinguons pas du peuple irakien", souligne-t-il en avertissant
que "l'Occident va tout détruire ici", et en rejetant toute suggestion
selon laquelle les chrétiens n'auraient pas la liberté de pratiquer
leur religion en Irak. "Il n'y a rien de vrai dans cela, il n'y aucune
sanction particulière imposée par le gouvernement contre nous."
Oshana Talia, diacre de l'Eglise assyrienne à Kirkuk, décrit les relations
entre chrétiens et musulmans comme "très bonnes. Les Eglises sont comme
des soeurs, et les musulmans et les chrétiens sont très proches". Les
églises et les mosquées sont d'ailleurs souvent voisines, précise Oshana
Talia, et les chrétiens peuvent visiter sans difficulté les mosquées,
tout comme les musulmans peuvent aller dans une église.
Des organismes d'Eglises tels que le Conseil oecuménique des Eglises
à Genève, le Conseil des Eglises du Moyen-Orient, le pape Jean Paul
II à Rome, se sont élevées à de multiples reprises contre l'embargo
qui frappe le pays et ont lancé des mises en garde contre une action
militaire à l'encontre de l'Irak. De telles sanctions, ont-ils tous
affirmé, sont inefficaces contre le régime et nuisibles pour la population
appauvrie. (source : apic/eni)
Pour plus d'informations : Agence ENI
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