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30.11.02 - Nigeria : Un petit fait positif.

Le 29 novembre et pour la première fois, des chefs religieux musulmans et d'autres membres de la communauté islamique ont annulé une fatwa décrétée par une autre instance de l'Islam.

La "Jamaatu Nasril Islam", organe islamique suprême du Nigeria, a en effet contredit la décision, en relevant ne pas pouvoir prendre en considération la sentence prononcée il y a deux jours par les autorités de l'Etat de Zamfara, dans le nord du Nigeria contre Isioma Daniel : "L'Etat de Zamfara, a-t-elle décrété,ne peut émettre une fatwa, par conséquent, elle doit être ignorée".

Le gouvernement fédéral nigerian, pour sa part, sans aller contre la charia, en refusait la conclusion car il ne reconnaît pas aux autorités locales de l'Etat de Zamfara la faculté d'émettre une sentence capitale.

Pour Mgr John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque d'Abuja, c'est indéniablement un fait positif. Mais en réponse aux accusations de ceux qui lui ont reproché d'avoir employé des propos sévères en réaction aux agressions subies par les chrétiens dans la ville de Kaduna, il n'hésite pas à déclarer :"Je ne trouve rien de mal à affirmer que la communauté chrétienne ne peut continuer à rester immobile face à certaines attaques".

Il y a quelques jours, en effet, durant une conférence de presse tenue avec d'autres chefs religieux, il avait déclaré que les chrétiens "en ont assez de tendre l'autre joue". "Cette expression doit être interprétée en fonction du contexte local" explique l'archevêque contacté par téléphone à Abuja, "parce que les musulmans l'emploient souvent de manière cynique et opportuniste envers nous. Il faut leur faire comprendre que nous ne pouvons pas continuer à rester en silence".

Mgr Onaiyekan, également président des évêques du Nigeria, revendique "le droit à la légitime défense, qui est avant tout la défense de la vie humaine".

Le 29 novembre, les chefs religieux chrétiens avaient rencontré les chefs religieux islamiques. "Ils ont admis que la foule qui a déchaîné les violences pendant quelques heures à Abuja provenait d'en dehors de la ville... j'ai proposé d'intensifier les rencontres de cette commission mixte" a conclu le prélat "et l'idée a été partagée par tous, y compris par les chefs musulmans. Nous faisons de légers progrès". (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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