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11.12.02 - Egypte : Dialogue avec le soufisme.

" Pour instaurer un dialogue inter-religieux réel il faut éviter toute confusion entre les différentes religions, et reconnaître, en revanche, les différences réciproques, en apprenant à les respecter."

C'est ce qu'a déclaré à l'agence Fides le P. Joseph Scattolin, religieux combonien, professeur au Caire et enseignant de Mystique islamique à l'Institut Pontifical d'Etudes Islamiques de Rome.

De son point de vue, il y a des domaines de dialogue très importants entre les différentes religions. Que l'on pense à la réflexion sur les droits de l'homme, et sur l'univers, sur le milieu dans lequel nous vivons, toutes questions sur lesquelles les différentes confessions (chrétiennes, musulmanes, bouddhistes, etc.) ont le devoir d'intervenir, en rappelant le caractère central de l'être humain.

Pour ce qui concerne le dialogue avec les musulmans, le soufisme, c'est-à-dire le courant spirituel et piétiste de l'islam, peut apporter une grande contribution. Les maîtres soufis enseignent en effet à aller au-delà de la conception dogmatique et légaliste de la religion, en créant une mentalité plus ouverte au dialogue.

Courant mystique, voire ésotérique, le soufisme se fonde essentiellement sur le Coran et sur la Tradition, la "sunna". Il vénère la mémoire des saints et, dans certains cas, leur tombeau devient un lieu de pèlerinage, ce qui est contraire à la pureté doctrinale de l'Islam.

Il fut même très développé en Asie Centrale durant la période soviétique, soutenu en cela par les courants soufis de la Turquie. Ces mystiques ont parfois des points communs avec les mystiques chrétiens.

Mais le P. Scattolin souligne que l'islam a encore un long chemin à faire pour présenter un terrain de confrontation serein avec les autres religions. "Les mystiques soufis eux-mêmes n'ont pas encore pris une position qui permette de dépasser les conceptions, qui empêchent le dialogue avec les autres religions. En effet ertaines conceptions religieuses, comme celle de la " jihad " (guerre sainte) sont encore bien présentes dans l'islam. Beaucoup tentent de mettre l'accent sur la signification pacifique de la parole " jihad ", comme effort intérieur pour perfectionner son être propre. Certes, cela veut dire aussi cela, mais cela veut dire la guerre contre les infidèles… " (source : fides)

Pour plus d'informations : Agence Fides

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