09.12.02 - Angleterre : La culture du silence.
Le
Rassemblement des Eglises de Grande-Bretagne et d'Irlande (CTBI) critique
"l'échec institutionnel" de la gestion des affaires de pédophilie dans
le clergé.
Dans un commentaire publié le 3 décembre avec le rapport, intitulé "Time
for Action", l'archevêque de Cantorbery, le Dr Rowan Williams, déclare
que "la lecture du rapport au caractère parfois dévastateur, mais adaptée
à son temps, est nécessaire, si nous sommes prêts à entendre et à agir
face à certaines vérités peu plaisantes".
Ce rapport du CTBI, qui regroupe 32 Eglises, met particulièrement en
garde contre "le désir de réconciliation des chrétiens, qui peut exercer
des pressions préjudiciables sur les victimes d'abus sexuels, pour qu'elles
pardonnent à leurs agresseurs".
Il y est souligné que le problème des agressions sexuelles à
l'encontre des adultes et des enfants est une question à laquelle doivent
faire face toutes les Eglises. Ce reproche concerne surtout les hiérarchies
de l'Eglise catholique romaine et de l'Eglise d'Angleterre accusé
de détourner l'attention de "l'échec institutionnel" concernant les
abus sexuels. Il demande que des mesures soient prises pour briser "la
culture du silence et du secret qui entoure de nombreux aspects du ministère
et de la vie de l'Eglise".
Selon David Gamble, pasteur méthodiste et président du groupe de rédaction,
"nous demandons souvent aux victimes de pardonner - sans penser à ce
que cela signifie - alors que la douleur et les cicatrices sont encore
vives".
Margaret Kennedy, une catholique qui a fondé l'association de victimes
d'abus sexuels "Christian Survivors of Sexual Abuse", est d'accord avec
ce point de vue. Evoquant un bulletin paroissial qui demande des prières
pour les victimes d'abus sexuels, elle fait remarquer que le sens véritable
de la demande est, selon elle, "prions pour que les victimes se taisent".
Interviewé par le correspondant d'ENI, Mark Morley, qui représentait
l'Eglise catholique d'Angleterre et du pays de Galles lors du lancement
du rapport, a déclaré que le célibat "n'apportait pas toute la réponse"
pour comprendre les abus sexuels. Les candidats à la prêtrise, a-t-il
dit, sont aujourd'hui soumis à des examens psychologiques approfondis
et ne seront pas ordonnés, si des "points problématiques" devaient se
révéler insurmontables. (source : eni/apic)
Pour plus d'informations : Agence ENI
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