18.12.02 - Tchad : Le message de Noël.
A
l'approche des fêtes de Noël, les évêques du Tchad lancent un appel
à la communauté des fidèles et à la société, prônant une renaissance
morale du pays.
"Nous constatons" déplore l'épiscopat, que l'homme nouveau "a bien du
mal à naître en nous et autour de nous. L'évolution économique et politique
du pays n'est pas à la hauteur de l'espérance des populations. Ni le
pétrole en voie d'exploitation, ni les élections n'ont apporté un remède
à la misère de la majorité du pays."
..." L'homme tchadien a le coeur frustré et humilié. Frustré, parce
qu'au lieu d'être partenaire de la vie sociale, il est réduit à " donner
des voix " aux élections. Humilié, parce que compromis, volontairement
ou non, avec un système qui le porte à chercher ses avantages égoïstes".
Les évêques précisent: " Nous ne voulons pas augmenter le pessimisme.
Au contraire ! C'est parce que nous avons confiance en l'homme, en tous
ceux qui se battent pour une vraie promotion humaine, pour une société
plus juste et plus fraternelle, qu'il nous faut regarder la réalité
d'aujourd'hui sans avoir peur de nommer les maladies qui nous rongent
à tous les niveaux".
... "Les maux tels que régionalisme, corruption, appétit du pouvoir,
absentéisme, laisser-aller minent la confiance en l'autre" poursuivent
les prélats, qui invitent la population à bâtir une nouvelle société.
"C'est un travail difficile qui incombe à tous. La nation n'est pas
donnée toute faite : elle est à faire ! Le développement ne vient pas
du dehors : il est le fruit de nos efforts. Nous sommes invités à un
travail commun. Cela implique que nous ayons le courage de sortir de
nos égoïsmes de groupes, de nos peurs, de nos jalousies et de nos doutes
sur nous-mêmes".
... "Les responsables politiques, en tant que garants et gestionnaires
du bien commun, ont évidemment un rôle important à jouer dans ce sursaut
moral. Ce que nous demandons ici aux gouvernants, nous osons le faire
parce que nous l'exigeons de chaque citoyen et d'abord de nous-mêmes
! Les institutions de l'Etat deviennent vite des structures oppressives
et parasites dès qu'elles ne sont plus ordonnées au bien de l'homme,
y compris son bien ultime, qui est spirituel, surtout si les responsables
qui contreviennent à la loi ne sont jamais sanctionnés."
..." Cela signifie que, à tous les niveaux de la vie de l'Etat,
depuis les élections et l'exercice du pouvoir législatif jusqu'à la
gestion des grandes institutions publiques (éducation, santé, économie,
culture), le souci du bien véritable de l'homme doit être placé au premier
plan". (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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