16.12.02 - Nuances sur la personne de Charles
de Foucaud.
Alors
que son procès de béatification progresse et au moment
où s'achève la publication intégrale de ses écrits
spirituels, un livre vient écorner la personnalité de
l'ermite et de ce grand découvreur de la culture touareg.
Jean-Marie Muller y dénonce les convictions nationalistes et
colonialistes de celui qu'il qualifie de "moine-soldat". Charles
de Foucaud est arrivé chez les touaregs "non pas seul et
désarmés, mais dans les bagages de l'armée française."
Dans le même temps, l'agnostique qu'il était est bouleversé
par la vue "de ces âmes vivant dans la continuelle présence
de Dieu." Il écrit ainsi à l'un de ses amis :"
La vue de cette foi m'a fait entrevoir quelque chose de plus grand et
de plus vrai que les occupations mondaines."
Dans sa quête de l'absolu de Dieu, le P. de Foucaud recherche
la solitude. Tout d'abord celle de l'abbaye Notre-Dame des Neiges dans
les montagnes de l'Ardèche en France, puis à Nazareth
au service des religieuses clarisses et enfin au Sahara qu'il dcouvre
lors des opérations de pacification des oasis du sud algérien.
Durant la guerre franco-allemande de 1914, il se trouve prisonnier des
contradictions irréductibles qui naissent de son attachement
à la France et de sa vocation d'être "le frère
universel" des hommes. "Pour le salut de la civilisation chrétienne,
de la morale chrétienne, de la liberté de l'Eglise et
de la liberté des peuples, Dieu veut une guerre longue."
écrit-il alors à Henri de Castries.
Dans une lettre à son ami Louis Massignon il n'hésite
pas à expliquer que la guerre élève les âmes
et les embellit.
Mgr Bouvier, qui postule la cause de la béatification de Charles
de Foucaud, nuance la portée de ces affirmations. "Il exprime
des sentiments qui étaient partagés par nombre de ses
contemporains." Et le P. Michel Lafon, qui a vécu quarante
ans au Maroc d'ajouter : "S'il n'est pas prophète dans le
domaine de la non-violence, il l'est dans beaucoup d'autres".
18 familles spirituelles se réclament du P. de Foucaud. Elles
se veulent toutes plus proches des pauvres, des marginaux, des oubliés.
Pour Mgr Bouvier :" La postérité spirituelle de l'ermite
du désert est le grand signe qui témoigne en sa faveur."
Le "procès" de béatification pourrait donc aboutir
dans deux ou trois ans. (source : la vie)
Pour plus d'informations : La Vie
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