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26.12.02 - Noël en Côte d'Ivoire et à Brazzaville.

En Afrique, à Abidjan, soumise à un strict couvre-feu depuis trois mois de grave crise politico-militaire en Côte d'Ivoire, la traditionnelle "messe de minuit" a dû être célébrée en plein après-midi et sous le soleil.

"Cette année, Jésus naîtra à 15h30" annonçait un journal ivoirien en voulant plaisanter sur la situation ui est celle des habitants de ce pays. A Sakassou, sur la ligne de front, protestants, luthériens, catholiques, baptistes fêteront ce jour ensemble, un Noël oecuménique par la force des choses, deux missionnaires sont les seuls représentants religieux qui y soient restés, avec un imam.

Les deux religieux donneront l'hospitalité festive à tous les fidèles quelle que soit leur confession. Tout le nord est aux mains des rebelles du Mouvement patriotique de la Côte d'Ivoire, le MPCA, qui impose le couvre-feu. Les immigrés burkinabe ont quitté la région de Sakassou. Alors, chrétiens et musulmans se retrouvbent dans une même activité caritative pour distribuer une aide alimentaire indispensable et affronter "une situation devenue dramatique", selon les paroles même dun correspondant téléphonique de l'agence Misna.

Les catholiques sont à peine 5 % dans cette région et les musulmans 40 %. Le reste de la population, surtout dans les campagnes, est animistes. "Nous avons 35 communautés éparpillées dans 170 villages. Nous chercherons à être plus proches les uns des autres dans cette fête de Noël qui est un Noël de souffrance, attendant encore et toujours le don de la paix", ajoutait le correspondant local de Misna.

A Brazzaville et dans tout le Congo, la guerre civile est terminée officiellement mais elle laisse des situations tout aussi douloureuse. 60.000 réfugiés se sont regroupés dans les environs de Brazzaville pour échapper aux incertitudes de la région du Pool.

L'archevêque de Brazza, Mgr Milando, est rentré le lundi 23 décembre d'une tournée en France où il a fait connaître la situation de son pays et les ravages que les luttes fratricides ont causés. Lui qui a été clair et ferme devant l'attitude ambigüe des autorités, ne revient pas les mains vides, ni pour l'aide sociale ni pour l'aide matérielle.

Il a même l'assurance que la cathédrale Sainte Anne de Brazza sera restaurée, comme un signe d'un renouveau possible. Les bretons en seront les artisans. N'ont-ils pas eu aussi, pour patronne, sainte Anne dont le pèlerinage d'Auray a été le lieu même où R.T.L. a retransmis la messe de minuit pour les inciter à s'unir à leurs frères du Congo. Les québécois eux-mêmes s'y associeront puisqu'un de leurs grands sanctuaires s'appelle Sainte Anne de Beaupré.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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